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Appel à l’Espérance, VIVIERS, Juillet 2015
Une trentaine de prêtres, avec un évêque, un diacre et son épouse, venant du Tchad, du Niger, du Burkina Faso, d’Algérie, d’Italie, de Suisse, d’Autriche et de France, guidés par la spiritualité du bienheureux Charles de Foucauld se sont rassemblés pour prier et réfléchir ensemble sur le thème « notre ministère de prêtre diocésain au service de la rencontre entre chrétiens et musulmans ».Ils sont issus de contextes très différents.
Ensemble, nous lançons cet appel à l’Espérance :
« Garder l’unité de l’Esprit par le lien de la Paix » (Ephésiens 4,3) Cette parole de l’Apôtre Paul exprime ce que nous nous efforçons de vivre dans notre ministère, particulièrement dans les relations entre chrétiens et musulmans. Notre désir de dialogue prend sa source dans l’initiative de Dieu qui le premier est entré en dialogue avec les hommes (cf Paul VI, Ecclesiam Suam)
Les signes d’injustice, de violence et de guerre sont de plus en plus manifestes. Le sort des minorités chrétiennes, musulmanes et autres du Moyen-Orient illustre de façon criante cette situation. Nous dénonçons à ce propos une collusion de plus en plus visible entre les puissances occidentales et des pays qui favorisent le développement de courants sectaires et violents au sein du monde musulman dans ce début de XXIè siècle.
Il nous parait urgent, dans ce contexte très tendu, de nous engager résolument sur la voie de la connaissance mutuelle et du dialogue. « L’ignorance mène à la peur, la peur à la haine et la haine à la violence » (Averroès XIIIè siècle)
Face à la radicalisation et à la montée des extrémismes, nous appelons à la fraternité, qui permet le respect de la liberté religieuse, le combat pour la justice, la paix et la réconciliation. Cette fraternité rassemble des hommes et des femmes de bonne volonté.
Nous témoignons que des relations d’amitié existent entre chrétiens et musulmans. Des chrétiens et des musulmans s’engagent ensemble au service des plus démunis de nos sociétés, notamment dans l’accueil des migrants. Un peu partout dans le monde nous voyons se créer des groupes où des chrétiens et des musulmans dans une recherche commune de convivialité font des expériences concrètes de rencontre spirituelle et de partage.
Ce climat d’amitié permet un dialogue en vérité et ne peut que nous enrichir mutuellement et apaiser peur et tension. Des chrétiens et des musulmans croient en cela. Comme prêtres, nous nous en réjouissons. Ainsi nous nous inscrivons dans le souffle d’Amour de Jésus qui est venu renverser toutes les barrières entre les hommes.
De plus en plus, nous avons à apprendre à vivre au quotidien ensemble. Dans notre ministère de prêtre, nous appelons nos communautés chrétiennes à annoncer l’Evangile en vivant l’expérience de la rencontre amicale avec les musulmans. Cette expérience est source d’action au service de la fraternité universelle, voulue par Dieu et révélée en Jésus. Dans cet esprit nous voulons désarmer la violence qui est en nous (cf Christian de Chergé), et face à toute violence extérieure à nous-mêmes, nous restons fidèle à notre détermination à « crier l’Evangile par toute notre vie », devise du frère Charles de Foucauld. Ainsi nous rendons compte de l’Espérance qui est en nous. (1 Pierre 3,15-16)
Viviers, vendredi 17 juillet 2015 (jour de fête de l’Aïd el Fit’r pour les musulmans)
Contact : Jean-François Berjonneau
PDF: Viviers, Encontre des prêtres en relation avec l’Islam, Juillet 2015
(Português) Brasil: Apertura do centenário de Charles de Foucauld, junho 2016
Grégoire CADOR, Aux amis du diocèse, 23 Juillet 2015
P. Grégoire CADOR
Tokombéré, le 23 juillet 2015
Aux amis
du diocèse de Maroua-Mokolo
et de Tokombéré
Chers amis,
Trois mois se sont encore passés depuis mon dernier courrier du 23 Avril…
Beaucoup de choses…
Je ne peux pas ne pas commencer par la nouvelle qui vous a déjà rejoints (les nombreux mails que j’ai reçus depuis en sont la preuve) du double attentat kamikaze qui a eu lieu hier après-midi au marché central de Maroua…
2 jeunes filles pour ne pas dire des fillettes ont explosé aux deux extrémités du marché central de Maroua provoquant plus d’une dizaine de morts sur le coup et des dizaines de blessés. Le bilan sera certainement très lourd.
Le marché central est le véritable cœur de Maroua. On vient de toute la province pour s’y ravitailler et il est toujours rempli de monde… C’est là que nous faisons nos courses hebdomadaires ! Ces attentats font suite à ceux de Fotokol, 250 kms plus au Nord, qui ouvraient le bal des attentats kamikazes au Cameroun le 13 Juillet dernier.
Nous savions que tôt ou tard le Cameroun allait s’ajouter à la longue liste des pays victimes de ce type d’attentats. Ils sont la marque de la violence aveugle et inouïe dont font preuve ces fous soi-disant religieux qui veulent enflammer le monde actuellement. Boko Haram depuis quelques temps revendique son appartenance à DAESH et se fait appeler désormais « Etat Islamique en Afrique de l’Ouest » ce qui n’est pas pour rassurer et montre que les ramifications de cette lèpre fanatique continuent de s’étendre un peu partout.
J’ai eu de nombreux contacts avec des amis musulmans suite à l’attentat, tous sont révulsés devant l’horreur et veulent resserrer les liens entre les communautés pour faire front ensemble.
La lueur d’espoir dont je parlais dans mon dernier courrier due à l’élection du nouveau président nigérian tarde à se transformer en torche de la victoire… Pendant ce temps les terroristes prouvent qu’ils ont encore beaucoup de ressources et de détermination.
Nous aussi nous devons entretenir notre détermination. Pour cela, je vous redis avec beaucoup d’insistance que nous avons besoin de l’engagement sans faille de vous tous dans tout ce qui peut aider le monde à rester serein : Prière, réflexion, rencontre, conversion du regard, des cœurs et des mentalités… et tout ce que vous saurez imaginer pour favoriser la fraternité universelle. C’est urgent et plus important que n’importe quelle mobilisation militaire aussi justifiée puisse-t-elle être !
A la fin de l’année pastorale en mai dernier nous avons eu une belle rencontre des équipes apostoliques des 12 paroisses et districts de la zone. J’ai été frappé, ému même, de voir comment les communautés qui sont proches de la frontière et qui ont vécu des choses très difficiles, ont toute commencé leur compte-rendu, sans concertation, en remerciant les autres communautés de les avoir soutenus dans la prière qu’elles avaient ressentie ‘’physiquement’’… Cela rejoint tout à fait mon expérience personnelle à Tokombéré. C’est pourquoi je me permets d’insister : la communion des saints est une réalité qui nous dépasse mais qui nous tire au-dessus de nous-mêmes et nous permet d’annoncer l’espérance au cœur de la nuit…
Nous avons pu, à la fin du mois de mai, célébrer une messe pour les victimes de Boko Haram, présidée par l’évêque lui-même à Ldubam-Torou, sur la frontière avec le Nigéria là où vivait Luc Berke, l’administrateur de district dont je vous parlais dans mon courrier d’octobre 2014. Grande émotion quand nous avons lu devant une église pleine à craquer la longue liste des victimes de tous âges. Tout le monde ou presque les connaissait et avait des souvenirs en commun. Monseigneur a rendu grâce pour le témoignage de nos communautés qui sont restées au cœur de la tourmente pour dire qu’il est possible de vivre en frères…
Nous avons d’ailleurs choisi comme thème pour la nouvelle année pastorale au niveau diocésain : « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1,8).
Les extrémités de la terre c’est là où je suis, au moment où j’y suis… Ce thème mobilise donc tous ceux qui se reconnaissent disciples du Christ. Il n’est pas réservé aux missionnaires qui partent au loin… Là aussi, nous sommes ensemble !
Quelques nouvelles de la paroisse de Tokombéré et du Projet de promotion humaine :
Les jeunes agriculteurs de Kotraba (j’hésite à les appeler encore jeunes, depuis le temps !) ont vécu leur assemblée générale annuelle et nous ont fait part de leur souci devant la recrudescence de vols dans leur quartier. Après réflexion, ils ont décidé de demander et ont obtenu du sous-préfet, le droit de se constituer en comité de vigilance officiel ce qui leur donne autorité pour interpeller les malfaiteurs et les déférer chez le chef de village. Il semble que cela porte du fruit et en tout cas leur redonne courage…L’année dernière n’a pas été une bonne année au niveau des récoltes pour eux mais celle qui commence s’annonce apparemment très bien… Croisons les doigts !
La visite de notre évêque au collège Baba Simon a été l’occasion de faire le point avec lui et de lui faire découvrir les nombreux soucis que nous avons pour maintenir une structure éducative de qualité au service des pauvres… Avec lui nous réfléchissons des moyens à mettre en œuvre pour continuer ce qui est la mission première de l’Eglise : Annoncer l’Evangile aux pauvres en prenant avec eux le chemin du développement.
Grand changement annoncé au niveau de l’école primaire. Monsieur Albert Avindangway, directeur de l’école St Joseph et conseiller pédagogique de la zone Mayo-Sava nous quitte à la rentrée pour continuer à servir plus près de chez lui. Nous rendons grâce pour l’énorme travail qu’il a abattu en collaboration avec nous. C’est avec lui qu’Emilie Martin dans un premier temps et Danièle Morice surtout ont beaucoup travaillé pour la mise en place de la nouvelle programmation dans nos écoles. Nous lui souhaitons bonne continuation ainsi qu’à Pauline sa femme et à ses dix enfants… et nous accueillons avec joie notre nouveau directeur, M. Mota Sébastien, qui semble bien décidé à continuer le travail entrepris par son prédécesseur.
En mai, nous avons vécu une belle journée de récollection avec les 50 catéchistes de la paroisse accompagnés de leur épouse. En ce moment nous réfléchissons avec eux comment mieux structurer leur travail et leur engagement au service des communautés. C’est pourquoi l’envoi en mission, qui a traditionnellement lieu le jour de la Pentecôte, a été reporté au début de septembre.
Le 23 mai, les jeunes, sous la houlette du P. Justin, ont lancé la troisième édition des Portes de l’Avenir. Actuellement ils mettent sur pied des activités en tout genre dans les divers secteurs de la paroisse. Nous conclurons le tout par le rassemblement paroissial des jeunes du 12 au 15 août au cours duquel nous célébrerons les quarante ans de la mort de Baba Simon le 13 août 2013.
Cet anniversaire sera aussi l’occasion d’un pèlerinage de prêtres appartenant à la famille Jesus Caritas (famille spirituelle de Charles de Foucauld) que Baba Simon a fondée au Cameroun et en Afrique. Le P. Justin et moi-même sommes membres de cette fraternité. Nous attendons une petite vingtaine de prêtres tchadiens et une dizaine de prêtres camerounais qui veulent enraciner leur engagement dans l’exemple de Baba Simon.
J’ai eu la joie de revoir bon nombre d’entre vous lors de mon récent congé en France même si j’ai regretté de ne pas avoir eu l’occasion de rencontrer tout le monde et notamment la communauté chrétienne de La Flèche. Cela ne m’empêche pas de vous garder tous dans ma prière en espérant qu’il en est de même…
Nous sommes ensemble.
Grégoire
Au cours de mes lectures récentes, je suis tombé sur le « petit traité de la joie » de Martin Steffens (Editions salvator 2011). Je vous en propose un extrait qui invite à l’engagement au cœur de la réalité telle qu’elle est qui est tout autre que la résignation. Pour tous ceux qui ont un combat à mener contre l’adversité, la maladie ou toute autre forme de souffrance, il est tonifiant :
« Il faut non seulement distinguer mais opposer consentement et résignation. Le oui de l’un diffère du tout au tout du oui de l’autre. La résignation est de ces oui qu’on dit du bout des lèvres. Son intensité est lâche comme le sont ses filets : le résigné dit oui à tout, même au mal par lequel il se laisse abattre. Le consentement, au contraire, en clamant haut et fort son adhésion, offre sa voix à ce qu’il y a de puissant dans la vie. Tout oui véritable dit non à la mort. Or la résignation, en baissant les bras, en les privant soudain du tonus qui tient le mal éloigné, les ouvre à tout-va. Elle est un oui qui ne sait pas dire non à ce qui, pourtant, doit mourir. Elle n’a que l’apparence du oui puisqu’elle n’est jamais qu’un renoncement. Son adhésion est une adhérence : la résignation nous plombe un peu plus, comme la mouche collée au fond d’un verre s’arrête enfin de remuer les ailes. Le consentement, de son côté, ouvre énergiquement les bras. Mais par-là, il circonscrit le champ de son adhésion : il embrasse pour étreindre et, dans son étreinte, se ferme à la mort. Quand on dit : « Oui, je veux vivre, malgré tout », quand on affirme : « Si telle est mon épreuve, alors je la vivrai », on ajoute sa puissance à la puissance de vie qui nous anime. Si le consentement a en effet quelque chose du laisser-être (on touche avec les yeux), il n’a rien du laisser-aller : l’homme qui consent reconnaît la limite de son pouvoir sur les choses. Mais cette défaite est sa plus grande victoire : il ne s’agit plus de défaire ce qui fut fait mais de se défaire de son illusoire toute-puissance afin de donner à cette vie-ci, celle que nous avons à vivre, le meilleur de nous-mêmes.
En ne se refusant pas à l’épreuve, en prenant acte de ce qu’il y a à vivre, l’homme qui consent redistribue les armes et affronte le mal.
Consentir, c’est voir ce qui est, pour ne plus pleurnicher sur ce qui aurait dû être. C’est s’offrir au présent, prendre acte des forces en présence et y livrer la sienne – là où la résignation n’est possible que d’avoir usé le présent à coup de « si seulement… ».
Un peu plus loin, Steffens cite Alain Cugno :
« L’acquiescement authentique à la souffrance ne vise pas la souffrance elle-même, mais le refus de l’esquiver, afin de pouvoir la surmonter de l’intérieur. »
Sursum Corda ! Haut les cœurs ! Il y a du pain sur la planche…
Lettre du Myanmar – Juillet 2015
(English) Thomaiar is dead in the end of the month of Nazareth
CROIX ET MÉDAILLES FRÈRE CHARLES DE FOUCAULD
(Português) Brasil: Irmãozinhos da visitação da fraternidade de Charles de Foucauld
SAINT CHARLES DE FOUCAULD : J’AI EU UN RÊVE
Ce fut un événement très simple : les petits et les humbles ont vécu avec le pape François la canonisation du « Frère Universel »
Charles de Foucauld est mort d’une « surdose d’humanité ». C’est la vraie raison pour le proclamer Saint. Jamais il n’aurait imaginer une telle « Gloire du Bernin », faite avec beaucoup d’amour par les touaregs sur la grande haima qu’ils ont édifiée près de Tamanrasset et composée de trois morceaux de toile bleue et de pierres locales : morceaux de vie des gens de cette terre et de la planète, œuvre de Dieu ; pierres qui ne sont pas des armes qui font peur, mais le patrimoine d’un monde merveilleux qui nous nourrit et nous conduit comme disait François d’Assise dans son cantique des créatures.
Le pape François a aimé parler en arabe avec son accent argentin. Un fort vent lui a arraché ses feuilles qui se sont envolées dans les dunes, et il a continué en parlant espagnol ; et tous l’ont compris chacun dans sa propre langue et culture, avec sa couleur de peau distincte et le cœur ouvert à cette fête et au partage. Le maître Jésus nous a donné une leçon de fraternité universelle, un maître fou pour ses disciples et les humains ; un rêveur libre qui répète son engagement avec nous dans chaque geste d’amour. Le
pape nous a partagé le pain des plus pauvres, celui que Jésus donna à ses amis, comme il l’avait fait lors de la canonisation de Monseigneur Romero qui fut toujours « Saint Romero des Amériques » ; Ce pain qui est reçu par les pauvres et par celui qui a besoin de la miséricorde de Dieu et de celle du prochain. C’est ce pain que Frère Charles n’a pas pu partager en grande ou petite célébration quand il a vécu en terre africaine, mais qu’il sut rendre présent par sa vie, sa condition de voisin et d’homme de Dieu, dans le Nazareth du partage quotidien, lui-même fragile et humble qui avait besoin des autres.
Ce fut une grande joie d’être avec des gens du monde entier parmi les plus humbles ; croyants et non croyants, chrétiens ou non, tous ceux qui au-delà des formes religieuses cherchent la paix, l’égalité entre tous, le bien commun. Il n’y avait pas les ornements voyants, ni les tuniques dorées, ni cardinaux, ni évêques, ni curés, ni uniformes, ni armes même si celles-ci sont simplement décoratives. On sentait simplement la présence de Jésus, fait homme pour nous et devenu l’ami de tous par la volonté du Père des miséricordes. Il abrite en son cœur tous les pauvres du monde, ceux qui fuient la guerre et les victimes du système économique . C’est Jésus toujours crucifié en ceux qui n’ont rien et Jésus ressuscité en chacun, en celui qui commence à naître.
Ils sont tous là comprenant cette cérémonie sans grandes offrandes, sans l’hypocrisie du protocole diplomatique. Eux, sans droit à la parole, à la santé, à l’école ou à l’université, à la possibilité de vivre dignement avec un toit ou une maison, privés de nourriture ou de leur propre terre ; ils sont là des milliers sans bruit ni grands discours, eux qui n’avaient jamais entendu parler du Frère Charles ni de Jésus de Nazareth.
On trouve Shilma, réfugiée du sud-est asiatique :Myanmar, mère de six enfants, apatride et sans ressources, visage de millions de personnes victimes de diverses ségrégations ; son mari Modid recherche chaque jour comment alimenter sa famille et lui-même souffre de tous les effets de la malaria,
Golu, indien de dix ans, fouille les poubelles et doit faire vivre sa famille avec un seul repas de riz quotidien. Golu rêve du jour où il pourra étudier, et faire respecter ses droits.
Margarita de Mexico-city qui prend soin de son petit-fils totalement handicapé depuis vingt ans, luttant pour sa famille ; c’est une femme de grande foi ; elle est convaincue que la prière et sa confiance en Jésus sont sa force principale. Elle prie la Vierge de Guadalupe non seulement pour son petit-fils ou sa famille ou ses voisins, elle prie pour les plus pauvres de quelque nationalité qu’ils soient.
Aboubakar, un adolescent du Burkina Faso, dénutri, porteur du V.I.H. transmis par ses parents, souriant, impressionné, car il n’est pas le seul du monde qui ait des problèmes ; ses grands yeux me font penser aux yeux du Créateur.
Hadmed, soixante ans, a vécu presque la moitié de sa vie dans le camp de réfugiés de Yarmuk en Syrie. La guerre est son unique compagne quotidienne comme le mp3 rivé aux oreilles d’un jean européen ou américain; il pense à la paix, la paix entre les enfants du même Dieu que l’on prie dans les mosquées, les églises, les pagodes ou les synagogues.
Et Terry, qui au bord de la mer à Cairns au nord de l’Australie, se déplace difficilement avec son unique jambe. Il a perdu l’autre à cause d’une mauvaise circulation sanguine. L’alcool court dans ses veines, ainsi que les mauvais souvenirs d’avoir tout perdu : travail, famille, amis …. Il s’en remet chaque nuit à la bonté des volontaires d’un refuge pour pauvres. Malgré tout il continue de rire et de parler avec tous, c’est un grand bavard ; Je crois que le seul qui l’écoute c’est Warrior, son vieux chien sourd. Il dit qu’il n’a pas de religion, mais qui sait ….
J’ai connu Raquel une espagnole, habituée des rues obscures de Carthagène où elle travaille pour continuer à consommer de l’héroïne et de la cocaïne. Raquel est transsexuelle et n’a jamais trouvé sa place dans sa famille ou dans la société ; pour tout revenu elle se prostitue pour survivre, mais en vérité ce qui lui donne vie c’est l’amitié de ses compagnes, leur appui quand elle est à peu près bien. Elle porte un chapelet au cou, cela dit-elle lui donne de la chance et la protège ; mais elle a honte d’entrer dans les églises parce qu’on la regarde de travers ; alors elle prie Dieu et la Vierge quand elle passe à proximité d’une église.
Et je pourrais continuer à raconter les vies et les milliers de visages de Jésus en cette canonisation du Frère Charles présidée par l’amour de Dieu et les appels à considérer chaque être humain comme un frère ou une soeur. Par les autres nous apprenons à être digne d’un même Père. Les uns récitent « la prière d’abandon » d’autres ferment les yeux et rêvent d’un monde meilleur, d’autres comprennent que la
fraternité est une façon de grandir en spiritualité et en engagement, d’autres encore sentent qu’il ne sont pas seuls.
Nous nous regardions les uns les autres, et il n’y avait aucune méfiance entre nous, et nous avons compris que le message de Jésus dépasse les frontières, les religions, la vie avec Dieu ou sans Dieu ; son message de fraternité universelle, sa mort et sa résurrection sont vraiment « une surdose d’humanité ».
Saint Charles de Foucauld prie pour nous.
Santiago de Chile Juin 2015
Assemblée générale 2015 de la fraternité Iesus Caritas – Burkina Faso
Tanghin, le 25 mai 2015
Nous avons confié au Seigneur notre rencontre par une prière des laudes animée par l’Abbé Luc Edgard YELEMOU du diocèse de Dédougou.
Etaient présents à cette rencontre:
Abbé Jean ZOUGOURI, Dédougou
Abbé Gustave SAWADOGO, Koudougou
Abbé Luc Edgard YELEMOU, Dédougou
Abbé Simon Evariste KI, Dédougou
Abbé Omer SAWADOGO, Ouahigouya
Abbé Jacques Philippe TOE, Dédougou
Abbé Adrien OUEDRAOGO, Ouahigouya
Abbé B. Ernest SOME, Bobo-Dioulasso
Abbé Stanislas SOW, Dédougou
Ordre du jour
- Vie des différentes fraternités
- Propositions pour les différentes rencontres
- Cotisations
- L’organisation de la fraternité nationale : renouvellement du bureau de la fraternité ?
- Divers
Vie des différentes fraternités
Diocèse de Dédougou
Le diocèse de Dédougou compte une bonne vingtaine de membres et d’adhérents. Ceux qui constituent la fraternité sacerdotale Iesus caritas à Dédougou sont, pour la plupart, des jeunes prêtres. Dans le diocèse de Dédougou, il n’existe pas de fraternité séculière formée ou organisé.
Vue l’importance numérique des membres et adhérents, la fraternité sacerdotale Iesus caritas de Dédougou a été comme subdivisée en quatre sous-groupes suivant les quatre doyennés du diocèse, afin de réduire les distances pour les rencontres. Tous les sous-groupes n’arrivent pas toujours à tenir les trois rencontres annuelles que nous avons arrêtées de commun accord.
Par contre, la fraternité a pu tenir une rencontre regroupant les adhérents et sympathisants dans la paroisse de Safané.
Considérant la difficulté à tenir les rencontres périodiques, chacun est encouragé à vivre la spiritualité foucauldienne par l’adoration quotidienne, le désert, la révision de vie, la simplicité de vie, etc. Vue la composition du groupe, constitué de prêtres proches par l’âge, l’ordination et l’amitié sacerdotale, avons régulièrement les nouvelles les uns des autres et nous rencontrons en dehors des cadres formels et organisés. En plus, le document du Frère Aurelio, responsable international, nous a permis d’approfondir la connaissance des aspects fondamentaux de la fraternité Iesus caritas.
A Dédougou, la fraternité rencontre deux difficultés majeures : la difficulté du temps après que tous les plannings ont été élaborés et la difficulté financière pour répondre aux besoins de fonctionnement de notre fraternité. Par conséquent, nous avons émis l’idée de profiter des rencontres diocésaines de la fraternité sacerdotale ou d’autres rencontres pour tenir certaines activités.
Diocèse de Ouahigouya
Grâce au concours de l’Abbé Jean, venu à la rencontre diocésaine, la fraternité s’organise mieux. On peut dire que cette venue a relancé voire redonner du tonus à la fraternité sacerdotale. Aujourd’hui, la fraternité compte une dizaine de membres dispersés par la mission. C’est la grande famille qui se retrouve chaque samedi à l’Evêché pour une heure d’adoration. Il y a deux sous-groupes : à Ouahigouya et à Bam. L’Abbé Adrien est le responsable du premier sous-groupe et l’Abbé Omer, le responsable du second. Nous vivons la douleur de la séparation d’avec l’Abbé Mathieu SAWADOGO, le 1er mai 2015. L’Abbé Gustave était présent au titre de la fraternité sacerdotale. Merci de votre communion et que, par la miséricorde de Dieu, l’âme de notre frère repose en paix.
Diocèse de Kaya
Le passage de l’Abbé Jean, en janvier, nous a rassemblés. Nous sommes une dizaine de prêtres à former la fraternité Iesus caritas et Il y a un bureau fonctionnel. Mais il n’y a pas eu, pour le moment, de rencontre. Celle qui avait été programmée n’a pas pu se tenir. La fraternité est constituée majoritairement de jeunes prêtres.
La branche laïque nous épaule fortement. Le dimanche 31 mai se célèbrera le 75ème anniversaire de la congrégation des petites sœurs de Jésus à Kaya. Tout le monde y est convié !
Fraternité du Grand Séminaire de Kossogê (Ouagadougou)
Nous sommes deux. Il n’y a rien de particulier, en raison des programmes personnels. Il serait bien de créer un cadre de rencontres avec les prêtres de l’archidiocèse de Ouagadougou.
Archidiocèse de Bobo-Dioulasso
Les membres de la fraternité sacerdotale Iesus Caritas échangent des nouvelles entre eux. Nous avons à faire des efforts pour nous retrouver. Le responsable est l’Abbé Fernand SANON. Le groupe est composé de : l’Abbé Emmanuel SANON, l’Abbé Jean Emmanuel TRAORE, l’Abbé Joachim BINGBOURE, l’Abbé Ghislain SOME et l’Abbé B. Ernest SOME
Quelques apports consécutifs à la présentation de la vie des fraternités diocésaines
Le fait d’être jeunes dans la fraternité n’est pas un problème. On encourage les fraternités numériquement importantes à se subdiviser en petites fraternités pour faciliter la révision de vie. Les moyens de communication ne remplacent pas les rencontres physiques, mais facilitent la communication. Il faut toujours travailler pour que la fraternité ne s’arrête jamais avec les rencontres.
Propositions pour une bonne marche de la fraternité
- Que les responsables diocésains aient des contacts entre eux !
- Faire des rencontres dans les différents diocèses pour faire connaître la fraternité sacerdotale aux différentes communautés diocésaines, y compris la branche laïque.
- Du 28 soir au 29 décembre 2015 midi : Assemblée générale à Kaya.
- Ne pas exclure la possibilité de participer aux sessions ordinaires avec les laïcs, les retraites, les éventuelles visites du Frère responsable international, etc.
Réorganisation de la fraternité : renouvellement du bureau ?
L’Abbé Jean ZOUGOURI a fait part à l’assemblée des difficultés de fonctionnement du bureau actuel. Les anciens membres étaient : l’Abbé Dieudonné OUEDRAOGO, actuellement Responsable du Service Administratif et financier de l’Université Catholique de Bobo-Dioulasso, l’Abbé Modeste SANOU en service à la paroisse de Dapoya (Bien engagé dans le Renouveau Charismatique, maintenant) et l’Abbé Jean ZOUGOURI (responsable qui se bat seul). Sur cette question, les participants à la rencontre ont suggéré à l’Abbé Jean ZOUGOURI d’entrer en contact avec les anciens membres du bureau pour savoir ce qui les empêche de jouer leurs rôles. Et alors, nous procèderons au renouvellement du bureau lors de l’assemblée générale.
Informations relatives à l’organisation du centenaire de la mort de Charles de Foucauld en 2016 (données par l’Abbé Gustave)
Une rencontre s’est tenue à Ouagadougou. Dans l’attente du rapport définitif, les idées suivantes ont été émises :
- Lancer une année jubilaire en décembre 2015
- Faire connaître Charles de Foucauld et approfondir sa spiritualité
- Confectionner des pagnes
- Constituer un comité ad hoc pour trouver un thème et faire des propositions
Cotisations
Elles s’élèvent à 10 000 F par personne et par an. Comment les rassembler ? Par diocèse, avant le 30 novembre 2015 !
Divers
Notre confrère Mathieu SAWADOGO de Ouahigouya est décédé le 1er mai 2015. Toutes nos condoléances à la fraternité de Ouahigouya.
Notre frère Jean KROSS qui était à Niamey est rentré en Europe pour toujours. Il est parti avant Pâques.
Nous aurons une rencontre internationale de la fraternité à Viviers en France du 13 au 17 juillet 2015. Tous les responsables nationaux ont été invités.
Dans la mesure du possible, nous prendrons part au jubilé d’albâtre des petites sœurs de Jésus à Kaya le 31 mai 2015.
La rencontre a pris aux environs de onze heures par la célébration eucharistique et le déjeuner. Dieu bénisse notre fraternité !
Abbé Stanislas SOW
Secrétaire de séance