Charles de FOUCAULD, lettre de 1907

 

La lettre ci-dessous a été écrite par le Père de Foucauld en 1907 !

Vraiment troublant et ahurissant : plus de 100 ans avant, une telle clairvoyance !

CharlesFoucauld1907Lettre du Père Charles de Foucauld adressée à René Bazin, de l’Académie française, président de la Corporation des publicistes chrétiens, parue dans le Bulletin du Bureau catholique de presse, n° 5, octobre 1917 :

“Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l’Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l’esprit ni le coeur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l’étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d’autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu’elle a avec les Français (représentants de l’autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d’elle.

Le sentiment national ou barbaresque s’exaltera dans l’élite instruite : quand elle en trouvera l’occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l’islam comme d’un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.

L’empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d’habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d’habitants rompus au maniement de nos armes, dont l’élite aura reçu l’instruction dans nos écoles. Si nous n’avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu’ils deviennent Français est qu’ils deviennent chrétiens.

Il ne s’agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, ½uvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ?

Exceptionnellement, oui. D’une manière générale, non.

Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s’y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l’un, celui du « Medhi », il n’y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libre-penseurs qui ont perdu la foi), croit qu’à l’approche du jugement dernier le Medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l’islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l’islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s’il est soumis à une nation non musulmane, c’est une épreuve passagère ; sa foi l’assure qu’il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l’ engage à subir avec calme son épreuve; ” l’oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s’il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération “, disent-ils.

Ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu’aux Allemands, parce qu’ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d’honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles. mais, d’une façon générale, sauf exception, tant qu’ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi, en lequel ils soumettront la France.

De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d’un peuple étranger qu’on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ?

Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d’apostasie, un renoncement à la foi du Medhi…”

Charles de FOUCAULD

Medhi = Le Bien-aimé = le Sauveur de l’Islam

PDF: Charles de FOUCAULD, lettre de 1907

Nouvelles de la fraternité sacerdotale du Tchad, janvier 2015

Du 05 au 08 janvier 2015, nous avons eu notre rencontre nationale. Dix frères ont répondu à l’invitation. Les autres auraient bien voulu être là mais les imprévus et les exigences de leur travail ont fait qu’ils nous ont vraiment manqué. La rentrée des congés de noël des petits séminaires, la rentrés dans les centres de catéchistes, etc.… les ont pris. Nous étions unis à l’abbé Xavier qui devrait, au dernier moment, s’occuper de sa maman malade. Nous étions unis aussi à notre frère David Noubarassem qui a de sérieux problèmes de santé.

Planning et compte rendu bref de la rencontre:

05/01/2015: L’arrivée. Nous sommes attendus pour le repas à 19h.

06/01/2015: Journée de recollection

Le thème de la recollection: «L’homme en qui Dieu est amour est mon frère»

La recollection a été aminée par l’abbé Martin Antcha. La matinée s’est clôturée par une messe d’action de grâce.

Dans l’après-midi, en restant dans l’esprit de la recollection, nous avons, chacun à son, fait la relecture de la vie. Ceux qui faisaient la relecture pour la première fois dans le cadre de la fraternité Jesus Caritas ont été frappés par la simplicité et l’ouverture des uns et des autres.

La journée s’est terminée par une heure d’adoration.

07/01/2015: – Matinée : Réponses au questionnaire

Nous nous sommes mis en deux groupes pour partager autour du questionnaire envoyé par le bureau international. A travers la mise en commun, nous avons découvert que le travail et la prière sont deux lieux importants de notre incarnation comme prêtres diocésains. Cependant, ces deux aspects de notre vie doivent aussi déboucher sur le témoignage de notre vie auprès de nos frères et sœurs.

– Après-midi : Echos de Kribi

De ceux qui étaient à Kribi, il manquait les abbés David Noubarassem (malade) et Xavier Ornangar (pris par la maladie de sa maman). Chacun de manière spontanée a partagé un aspect de ces quatre semaines vécues dans la fraternité, la prière – sans oublier les détentes à la mer.

Nous nous attardés sur ce que nous avons retenu comme perspectives d’avenir:

  • travailler à l’expansion des fraternités sacerdotales et séculières sur le continent et à Madagascar.
  • développer la communication entre nos fraternités et avec le bureau international.
  • participer financièrement à la caisse internationale selon un taux qui sera fixé par le bureau international.
  • En juillet 2015, nous pensons envoyer un représentant du Tchad à la rencontre islamo-chrétiens, en la personne de l’Abbé Esaü. Il se mettra en contact avec l’abbé Jean François Berjonneau, assistant général et responsable de la rencontre, pour les modalités de participation.
  • célébrer le quarantième anniversaire de la mort de Baba Simon, sous la forme d’un pèlerinage à Tokomberé en août 2015. Si la situation politique le permet, nous pensons, en accord avec nos frères du Cameroun, organiser une retraite à Maroua. Si l’équipe internationale peut déjà penser à nous trouver un prédicateur. Nous allons prendre contact avec l’Abbé Grégoire Cador pour les questions pratiques.
  • célébrer le 1er décembre 2016, le centenaire de la mort de Frère Charles à Tamanrasset ou dans chacune de nos fraternités.
  • envoyer des représentants à l’Assemblée Internationale de 2018.
  • organiser un nouveau mois de Nazareth en juillet 2019 au Burkina Faso.

La journée s’est terminée par une heure d’adoration.

08/01/2015: – Matinée : Choses pratiques  (la vie des fraternités locales, les finances, et les perspectives, et.)

Au Tchad, la mise en place des fraternités locales nous tient vraiment à cœur. Organiser souvent des rencontres nationales devient de plus en plus difficile à cause des distances et de nos limites sur le plan financier. Cependant nous pensons garder le rythme de deux rencontres nationales par an.

Pour ce faire, nous avons désignés trois responsables des fraternités locales : l’abbé Jacques Tamaya responsable de la fraternité locale de Sarh ; l’abbé Martin Antcha, responsable de la fraternité locale du centre (Moundou, Doba, Goré) ; l’abbé Nathanaël Ngardiguim, responsable de la fraternité locale de Laï, Pala et N’Djamena.

En ce qui concerne les finances, les responsables locaux sont chargés de rappeler et aussi ramasser les cotisations mensuelles (1000 f/ mois) et les transmettre au trésorier nationale, l’abbé Xavier Ornangar.

La rencontre nationale s’est terminée dans un climat très fraternel.

La prochaine rencontre nationale aura lieu du 25 au 28 mai à Doba. Nous avons en même temps programmé celle de l’année prochaine du 04-07 janvier 2016 à Kélo.

Le secrétaire national

tchad-janvier-2015