À l’ocassion du Centenaire du bienheureux Charles de Foucauld

Sa Sainteté le Pape Francois s’unit volontiers à l’action de grâce des responsables et des membres des groupes qui s’inspirent de sa spiritualité. Le Saint-Père souhaite qu’en suivant l’intuition du Bienheureux l’esprit de Nazareth puisse éclairer la vie et les relations quotidiennes et ordinaires de nombreuses personnes. Puisse l’exemple de celui qui, à la suite de Jésus, a voulu ètre le « frère universel », ouvert à l’accueil de tous, aider à découvrir, dans le respect de la tradition relgieuse de chacun, l’importance de la proximité avec les plus pauvres et les plus abandonnés pour grandir en humanité. «Tout chrétien doit regarder tout humain comme un frère bien-aimé» écnvait-il. En effet, pour lui, c’est en aimant les autres qu’on apprend à amner Dieu. «L’amour de Dieu, l’amour des hommes, c’est toute ma vie, je l’espère» (24 avril 1890). Que le témoignage du Frère Charles de Jésus d’une vie humble et cachée, toute donnée au service des autres, incite les jeunes à discerner l’appel du Seigneur et à y répondre dans la joie en quittant tout pour le suivre, libres du désir de richesse et de pouvoir ! Confiant à son intercession en l’année du Jubilé de la Miséricorde, la paix et la réconciliation entre les peuples, le Saint-Pére adresse de grand cœur la Bénédiction apostolique à toutes les personnes qui vivent de sa spiritualité ainsi qu’à celles qui bénéficient de son rayonnement.

Du Vatican, le 22 juin 2016.

Cardinal Pietro Parolin
Secrétaire d’État de Sa Sainteté.

Mgr Alain FAUBERT, nouveau évêque de la Fraternité. Québec-Acadie

Frère Charles, une inspiration pour mon ministère épiscopal

Il est 9h20, ce mercredi 13 avril 2016. La routine du matin s’est déroulée comme d’habitude: lever, jogging, déjeuner, prière des Laudes avec Luce, ma collaboratrice… et la journée était bien lancée à la paroisse Saint-Germain d’Outremont. Mon cellulaire se fait alors entendre. Un indicatif régional peu habituel s’affiche. Je décide de répondre. C’est le nonce apostolique, Mgr Bonazzi. Sa voix est chaleureuse; il me donne du «Alain» et me tutoie. Mon coeur bat plus vite. «Tu peux venir me voir aujourd’hui ou demain, à Ottawa?» Mgr Bonazzi ne me dit pas pourquoi il a ce besoin urgent de me rencontrer. Je crois deviner. Je tombe à genoux. Il fait soudainement très chaud. Je raccroche, après avoir promis de le rappeler sous peu pour fixer le rendez-vous. Les pensées et les questions tourbillonnent. Pour m’aider à trouver la paix, un ange de passage (oui, oui!) me chante la prière d’abandon de frère Charles. Je la fais mienne, une fois de plus, mais avec une profondeur nouvelle. Je sors de ce moment de prière avec cette phrase que je me répète: «Quoi qu’il arrive…» La paix s’installe.

Quatre mois (et une ordination épiscopale) ont passé. Je me réjouis encore de cette délicatesse du Seigneur : il a permis qu’à ce tournant de ma vie frère Charles soit mystérieusement présent. Je me dis qu’il n’y a pas de hasard. Charles de Foucauld s’était déjà invité sur mes chemins depuis plusieurs années, par le biais d’autres anges, d’autres témoins inspirés par son charisme.

Je pense à ma rencontre avec Jacques Leclerc. Il était curé à la paroisse Saint-Grégoire-le-Grand, dans le quartier Villeray. À l’automne 1990, en ma quatrième année de Séminaire, on m’y envoie en stage d’insertion. C’est le premier pasteur avec qui j’ai partagé la vie et le ministère. Un homme attentif à tout le monde, soucieux de faire pousser la vie en chacun, chacune. Je crois sincèrement que j’ai côtoyé un saint. Entendons-nous : je devine qu’il avait un caractère bouillant et j’imagine qu’il pouvait parfois piquer des saintes colères. Mais j’ai surtout goûté à sa douceur, et à la confiance qu’il me faisait, alors que j’avais de la difficulté à croire en moi et à trouver une famille spirituelle qui corresponde à mes perspectives sur le ministère presbytéral. Et voilà que j’avais devant moi un homme pétri d’Évangile, un chrétien pour aujourd’hui, un prêtre rayonnant non pas par des habits distinctifs, mais par son leadership entrainant. J’ai bien sûr appris de lui qu’il appartenait aux Fraternités sacerdotales Jésus Caritas qu’il avait contribué à établir au Québec. Malheureusement, après une toute petite année à Saint-Grégoire-le-Grand, j’ai été appelé à me joindre à une équipe de «nouvelle
évangélisation» (comme quoi l’expression ne date pas d’hier). J’ai quitté la paroisse de Jacques, mais j’ai emporté avec moi le désir de lui ressembler un peu dans ma manière de vivre mon ministère. Je n’avais pas encore lu beaucoup de choses sur frère Charles, mais j’avais la conviction qu’il me fallait, comme Jacques, à la suite de Charles de Foucauld, être témoin de fraternité envers tous, dans une simplicité de vie inspirée de la vie de Jésus à Nazareth.

C’est seulement après mon ordination presbytérale que s’est présentée pour moi la chance d’approfondir la spiritualité foucauldienne au sein d’une petite fraternité de prêtres. J’ai été approché par des confrères qui avaient commencé à se réunir pour prier ensemble et relire leurs expériences pastorales à la lumière de l’Évangile. Nous avions à peu près le même âge, même si tous n’étaient pas de la même «promotion» au Séminaire. Il y avait parmi eux des amis, mais aussi des frères que j’ai appris à connaître et aimer au-delà de nos affinités ou sensibilités personnelles. Depuis plus de 20 ans déjà, nous nous retrouvons régulièrement pour faire révision de vie, prier ensemble devant le Saint-Sacrement, manger et rire, jouer aux cartes et partager les nouvelles.

Au fil des années, quelques confrères ont pris des distances, d’autres sont arrivés, certains sont même revenus après un certain éloignement. La «formule» de nos rencontres a quelque peu bougé, mais un «noyau dur» demeure inchangé : la mise en commun de faits de vie, la prière en silence, l’approfondissement d’un événement particulièrement significatif, à la lumière de l’Évangile. Notre référence explicite aux écrits de Charles de Foucauld, à sa spiritualité et à l’expérience des fraternités Jésus Caritas a elle aussi connu des fluctuations. Tout de même, un essentiel demeure : à la suite de frère Charles, nous portons d’abord nos joies et nos peines ensemble devant le Seigneur, puisque son amour est le plus fort. Et nous concluons toujours nos rencontres par la prière d’abandon, signe que, malgré les difficultés, nous voulons nous remettre, comme lui, en toute confiance, entre les mains de celui qui est notre Père.

Bien sûr, la révision de vie nous amène assez souvent à constater que notre Église, au Québec comme ailleurs, est secouée par des tempêtes. Le défi pour notre petite fraternité est alors de ne pas sombrer dans le désespoir ou le cynisme. Ensemble, nous sommes plus forts, ensemble nous pouvons retrouver le cap de l’espérance. Pour ma part, je retire de nos rencontres (et j’espère aussi y apporter) un regard toujours plus lucide sur ce monde que Dieu aime, sur l’Église et sur moi-même, en étant confiant que le Seigneur nous précède et accomplit son projet, même à travers ce qui nous semble être un écroulement ou un échec. Là aussi, la vie de frère Charles a le pouvoir de nous inspirer : qui, au moment de sa mort, lui aurait prédit une telle fécondité? En ce qui me concerne, Charles de Foucauld demeure un modèle de foi et d’espérance tenaces. J’avoue que j’ai encore beaucoup à découvrir sur lui et sur la grande famille spirituelle qu’il a suscitée. Il me semble qu’il est un témoin d’une actualité brûlante pour notre époque en mal de fraternité, de rencontre, de réconciliation et d’espérance.

En «composant» mes armoiries épiscopales, je voulais présenter à la fois mes enracinements et mes convictions profondes, non seulement pour mon ministère, mais aussi pour l’avenir de l’Église d’ici. En plaçant sur mon blason (avec permission des autorités!) le coeur surmonté d’une croix, je voulais manifester mon appartenance à la grande famille spirituelle de Charles de Foucauld. J’entends accomplir mon ministère épiscopal dans son esprit de fraternité universelle, avec une attention soutenue aux plus petits, aux plus pauvres, à la sainteté qui se manifeste chez les plus humbles, au quotidien, comme Jésus à Nazareth. Je veux aussi redire ma conviction que nous sommes appelés à être une Église qui sait «s’enfouir dans la pâte», pour mieux faire route avec le monde de ce temps, solidaire des joies et des espoirs, des tristesses et des angoisses de nos frères et soeurs en humanité. Sur ces chemins de rencontre, nous sommes appelés à rendre témoignage, par notre vie et notre exemple (non pas d’abord avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité; cf. 1 Jn 3), à cet amour premier de Dieu, à ce coeur brûlant du Christ qui est le coeur même du Père, amour fou, vie donnée jusqu’à la croix.

C’est aussi ce que Marie chante dans son Magnificat, d’où ma devise : «Son amour s’étend d’âge en âge». Vous comprendrez que, pour moi, «Nazareth», c’est aussi Marie, femme de son peuple, femme de son époque, femme de contemplation et d’action. Je crois, en ce sens, en une Église «mariale». Sur mon blason, le symbole du bienheureux frère Charles côtoie celui des «petits frères de Marie», fondés par saint Marcellin Champagnat. Je pense que, dans la communion des saints, ces deux-là sont des amis intimes. Le premier dit : «fraternité universelle»; le second dit : «humilité, simplicité, modestie». Ensemble, ils témoignent : «Dieu nous a aimés le premier, à la folie. À nous de répondre à cet amour, en donnant notre vie à notre tour.»

Que le Seigneur nous donne de construire ensemble, sous le regard de frère Charles et de tous les bienheureux, cette Église de l’amour fraternel, signe de son Amour!

+ Alain Faubert
Évêque auxiliaire à Montréal

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Sur le parvis, une fête qui fait un petit clin d’oeil à cette ville, ce monde que Dieu aime.

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Avec mes confrères et amis Jean Fortier et Jean Boyer.

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Jacques GAILLOT, Heureux les miséricordieux

Si on me demandait de dessiner la miséricorde que ferais-je ? Une personne se portant vers moi les bras levés, avec un visage plein de bonté et des yeux qui parlent de la tendresse de son cœur.

La miséricorde manifeste l’excès, la démesure, la surabondance, la gratuité…Elle descend toujours plus bas que nos misères.

Rien d’étonnant à ce que nous soyons surpris et déconcertés.

On sort de la logique du donnant-donnant, on dépasse la stricte justice, on n’attend rien en retour.

La miséricorde est la signature de Jésus : un don qui excède toute justice.

Dans l’Évangile, seules des femmes posent des actes de surabondance !

« Je les aime tellement que je les trouve beaux »

Il y a longtemps, j’avais été invité à visiter une maison pour personnes ayant de lourds handicaps. Une maison qui se trouvait à l’écart d’un village. Celui qui m’accompagnait dans les différentes salles était prêtre. Il travaillait habituellement de nuit, mais il avait tenu à être là pour me faire visiter.

20160810_01Je passais à côté de ces corps désarticulés, ces visages défaits dont on aurait dit qu’ils étaient revêtus d’un masque de laideur. Leurs cris m’étaient insupportables.

J’étais troublé et mal à l’aise. Celui qui m’accompagnait s’aperçut de mon trouble, me regarda et me dit cette parole extraordinaire que je ne saurais oublier :

« Moi, je les aime tellement que je les trouve beaux ! ».

Cette parole me transperçât le cœur. Un chemin s’ouvrait devant moi pour me faire découvrir mes peurs et mes fragilités.

Je compris qu’aimer ce n‘était pas faire des choses pour quelqu’un, c’était lui révélait qu’il était beau. Le bonheur n’est-ce pas se savoir beau dans le regard des autres ?

Ce prêtre avait un cœur de « chair » et non un cœur de « pierre ». Il n ‘avait pas de murs de la peur pour le protéger des autres. Il était libre d’aller vers les autres et les aimer. Il pouvait faire comprendre à chaque personne ayant un handicap :

« Tu es important ! Je t’aime. Avec tes blessures et tes fragilités, tu peux grandir et être toi-même. »

« Je n’arrive pas à pardonner »

Au cours d’une après-midi, une femme que je connais à peine, me demanda avec insistance d’aller voir une très bonne amie qui était en train de mourir à la Salpêtrière, le grand hôpital parisien : elle était atteinte de la maladie de Charcot.

Je résistais : aller voir à l’hôpital une femme que je ne connais pas et qui est en train de mourir, c’est difficile. Pourquoi moi ? Mais la femme au téléphone n’avait que faire de mes résistances :

« Je vous en supplie : allez-y »

20160810_02Toute affaire cessante, je partis à l’hôpital avec des semelles de plomb en maugréant : je ne connaissais rien de cette malade qui allait mourir, même pas son nom ! Était-elle mariée ? chrétienne ? Et s’il y avait deux malades dans la chambre, vers qui aller ?

En frappant à la porte de la chambre, je laissais tomber mes questions et m’en remettais à l’Esprit-Saint.

J‘aperçus un large sourire chez cette femme atteinte de la maladie de Charcot. L’homme assis au pied de son lit était son mari. Il partit précipitamment.

Me voici seul avec cette femme qui était d’une grande maigreur et ne pouvait plus parler. Elle écrivit sur un petit écran sans hésiter sur les mots à employer puis tourna l’écran vers moi. Son écriture m’était agréable.

  • « Un grand merci d’être là. Puis-je vous poser quelques questions ? »
  • « Oui, si elles ne sont pas trop difficiles »

Elle se mit à rire. Une question me surprit :

  • « Comment cela se passera-t-il quand je serai dans l‘au-delà ? »
  • « On verra bien quand on y sera. L’important c’est ce qui se passe maintenant »

Ma réponse la fit rire de bon cœur. Le courant passer bien entre nous.

« Je pense comme vous »

Puis vint la question essentielle :

  • « Je n’arrive pas à pardonner à ceux qui m’ont fait du mal. J’aurai voulu mourir en paix. Je garde un poids sur le cœur. »
  • « Ce n’est pas facile de pardonner. Malgré nos efforts, on n’y arrive pas. Tous les deux, demandons à notre Père du ciel de pouvoir pardonner à ceux qui nous ont fait du mal. »

Je pris sa main et récitai lentement la prière de Jésus. Je sentais qu’elle s’associait de tout son cœur à cette prière.

20160810_03Je la bénis, L’embrassai sur le front et disparus.

Le soir, je recevais un SMS sur mon portable :

« J’ai pardonné. Mon cœur est en paix. Merci à Dieu. Merci à vous pour cette rencontre pleine de lumière. »

Le lendemain matin, nouvel SMS :

« Mon cœur connaît une grande paix. Je suis prête à m’en aller quand le Seigneur voudra. Merci encore de cette rencontre de paix et de lumière. »

Elle mourut peu après. La miséricorde ne se fabrique pas : elle se reçoit.

Le don de Dieu ne s’achète pas, ne se vend pas, n’appelle pas de contrepartie.

Donner gratuitement sans attendre de retour, sans désespérer de quiconque.

Prendre le risque d’aimer jusqu’au bout.

« La miséricorde est le meilleur chemin pour entrer dans le Royaume de Dieu. » (Pape François)

« Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » Mt 5,7

20160810_04Jacques GAILLOT,
Evêque de Partenia,
Fraternité Sacerdotale Iesus Caritas

Paris le 20 juillet 2016
(Texte exclusif de Jacques GAILLOTpour le site iesuscaritas.org)

PDF: Jacques GAILLOT, Heureux les miséricordieux

Baba Simon. CAMERÚN

UN SAINT PRETRE POUR L’AFRIQUE ET LE MONDE
BABA SIMON LE MISSIONNAIRE AUX PIEDS NUS

BabaSimon-02BabaSimon-03BREVE BIOGRAPHIE DE BABA SIMON

MPEKE naît vers 1906 à Batombé (Edéa) au Cameroun, de parents cultivateurs non chrétiens.

En 1914, alors qu’il fréquente l’école tenue par les Pallotins Allemands, il demande le baptême. Son voeu sera exaucé le 14 Août 1918 après la première guerre mondiale, par les Spiritains Français à Edéa sous le nom de Simon.

Il exerce le métier d’instituteur dans des écoles de brousse puis à la mission centrale d’Edéa.

C’est là, en 1921, qu’il apprend « qu’un Noir peut devenir prêtre ». Il n’hésite pas.

Il rompt ses fiançailles avec la jeune fille qui lui était promise et se met à l’étude du latin avec un petit groupe d’amis. En août 1924, ils intègrent le petit séminaire de Yaoundé qui a ouvert ses portes en Juillet 1923.

Il laisse le souvenir d’un excellent séminariste, sérieux, très pieux et pacifiant.

Il fait partie, le 08 Décembre 1935, de la promotion des 8 premiers prêtres Camerounais.
Habité, dès le séminaire, par le goût de la contemplation, il avait formé le projet avec quelques confrères, d’une congrégation active et contemplative.

En 1936 il est nommé vicaire dans une mission de Brousse où il laissera le souvenir d’un prêtre très zélé, très surnaturel, qui fait merveille et se dépense sans compter.

Marqué par la théologie de son époque il prend alors position très fortement contre les pratiques des religions traditionnelles de la région.

Repéré comme un prêtre de grande valeur, il est nommé en 1947 à la grande paroisse de New-Bell à Douala, il en deviendra le curé au bout d’un an. Il donnera son essor à la paroisse en développant les congrégations et confréries diverses, en soutenant les mouvements d’Action Catholique et les écoles et en étant d’une disponibilité et d’une générosité totale pour ses ouailles.

Au début des années 1950, l’installation des fraternités de Frères et de Soeurs de Jésus dans sa paroisse lui fait découvrir la spiritualité de Charles de Foucauld.

En 1953 il intègre l’institut séculier des Frères de Jésus et demande une année sabbatique pour faire son « noviciat » en Algérie.

Il sera l’un des fondateurs au niveau international de l’Union Sacerdotale Jésus-Caritas et son premier responsable au Cameroun et en Afrique.

Prêtre très aimé et très influent, il fût même proposé avec deux autres au poste d’auxiliaire de son Evêque.

Vers 1954, il ressent un appel à participer à l’évangélisation des populations dites « païennes » du Nord-Cameroun. Après avoir mûrement réfléchi et, porté par le dynamisme missionnaire de l’Encyclique « Fidei Donum », il deviendra, en 1959, le premier prêtre séculier Camerounais missionnaire dans son propre pays.

Après un très bref séjour dans d’une communauté de Frères de Jésus, il s’installe à Tokombéré, dans l’actuel diocèse de Maroua-Mokolo.

Vivant pour lui-même dans un total dénuement, le « missionnaire aux pieds nus » passera sa vie à lutter contre la misère dans laquelle, à la suite d’un sage musulman, il voit une « ennemie de Dieu ».

Sa vie de prière intense et sa joie communicative en faisait un témoin lumineux de l’amour de Dieu jusque dans les villages les plus reculés de sa grande paroisse.

Par l’école, les structures sanitaires, l’engagement contre l’injustice, l’encadrement des jeunes et l’appel à la fraternité universelle, il a permis une réelle promotion de populations jusque-là méprisées. Son souci du dialogue permanent avec les responsables des religions traditionnelles et de la rencontre avec les musulmans en a fait un précurseur prophétique du dialogue inter-religieux remis à l’honneur par Vatican II et lui a mérité le surnom sous lequel il est encore vénéré 40 ans après sa mort tant par les chrétiens que les non-chrétiens : « Baba Simon. » (Papa Simon).

C’est le 13 Août 1975 qu’il s’éteint, épuisé, au terme d’une vie entièrement consacrée à Dieu et aux hommes.

Nous recommandons cette cause à votre prière ainsi que notre chère région de l’Extrême-Nord du Cameroun si exposée à la menace permanente du groupe terroriste Boko-Haram. Par l’intercession de Baba Simon que les chrétiens sachent garder leur sang-froid et continuer à sa suite à témoigner de « la Bonne Nouvelle de la filiation divine de tout être humain » (Benoît XVI, Africae Munus, n° 8)

BabaSimon-04BabaSimon-05POSTULATION DE LA CAUSE DE BABA SIMON
BP 74 MAROUA CAMEROUN
2016

PDF: Baba Simon, FR