Honoré SAWADOGO (Burkina Faso): Le réception, encore nouvelle, de la figure de Frère Charles en Afrique noire

Le thème qui fera l’objet de ce partage est le suivant : « la réception, encore nouvelle, de la figure de Frère Charles en Afrique noire ». Il s’agit là aussi de la proposition de l’équipe de responsable. Voici les suggestion qui m’ont été faites en amont : « la découverte des Fraternités sur le continent africain », « Chez nous (en Europe, en France) nos fraternités sont très vieillissantes, et plutôt ignorées de nos jeunes confrères : Manifester que le charisme de Charles de Foucaud « séduit » aujourd’hui des prêtres dans des Églises jeunes, est aussi important » mais « les lettres et témoignages de l’équipe internationale, ou de ceux qui ont l’occasion de se rendre en Afrique, nous réchauffent le cœur, dans ce qu’ils nous disent de la façon dont, peu à peu, la spiritualité de Frère Charles, trouve un écho dans un certain nombre de pays, chez nos confrères africains ».

Je n’ai pas la prétention de pouvoir vous parler de ce thème tel qu’il est formulé. Non seulement l’Afrique Noire est très vaste et variée, mais il manque surtout de supports écrits sur lesquels il faut se baser. En plus, il me semble que l’objectif du thème n’est pas la collection d’informations sur les fraternités africaines, mais l’écoute du témoignage d’un confrère africain afin de pouvoir échanger avec lui en vue de la croissance de l’espérance de part et d’autre. C’est pourquoi, je voudrais surtout faire un partage sur ma propre rencontre de Charles de Foucauld et aussi dire quelques choses sur la réception de Charles de Foucauld dans mon diocèse, au Burkina Faso et dans nos pays voisins.

La réception de Charles de Foucauld en Afrique Noire : un modèle, Baba Simon

Le temps ne m’a pas permis de faire des recherches historiques sur la réception de Charles de Foucauld en Afrique Noire. Il y a toutefois le cas d’un prêtre très renommé du Cameroun, Baba Simon. Vous le connaissez certainement mieux que moi. J’ai rarement entendu parler de lui et c’est sur internet que j’ai pu voir quelques informations le concernant. Il fait partie des premiers africains noirs qui ont découvert l’héritage spirituel de Charles de Foucauld et l’ont vécu de façon profonde. Il est né en 1906 à Batombé, baptisé en 1918 et ordonné prêtre en 1935. Il a découvert Charles de Foucauld à travers la Petite Sœur Madeleine et René Voillaume, fondateurs respectifs des Petites sœurs et des Petits frères de Jésus dans la spiritualité de Charles de Foucauld. Il a trouvé dans la spiritualité de Charles de Foucauld « le chemin qu’il cherchait depuis longtemps ». Il est l’un des cofondateurs de la Fraternité Jésus Caritas au plan international, et en est le premier responsable en Afrique. En 1959, il part dans le nord du Cameroun pour s’installer à Tokombéré dans le diocèse de Maroua-Mokolo, parmi les Kirdis. Il partage leur vie de pauvreté, et lutte contre la misère. Son évangélisation est empreinte de prière et de charité. Respectant leurs traditions, et y voyant la marque de la présence de Dieu, « Baba Simon » devient le « chantre de la kirditude ». Épuisé, il meurt le 13 août 1975 à Édéa. Son procès de béatification est en cours.

La réception de Charles de Foucauld dans le diocèse de Ouahigouya

Le Petit Frère Emmanuel Kalmogo: C’est le premier prêtre diocésain de mon diocèse. Il est né en 1935, ordonné prêtre en 1960 et est décédé en 2011. Sa spiritualité foucauldienne était très discrète. Personnellement c’est seulement à l’occasion de la fondation du Monastère Jésus Sauveur de Honda que j’ai su qu’il s’inspirait de Charles de Foucauld. Sa vie sacerdotale était empreinte de simplicité et même d’austérité. Certains de ses confrères le désignaient comme un moine perdu dans l’apostolat. Il ressentait en effet un appel à la vie monastique qu’il a mis du temps avant de reconnaître et d’assumer. Malgré ses grandes capacités intellectuelles et rhétoriques, son immense connaissance de notre tradition locale, il a toujours voulu occuper la dernière place. Tout au long de son ministère sacerdotal, il menait une vie simple, passant souvent ses congés ou vacances au village en menant les activités quotidiennes des paysans. Il est resté austère jusqu’à ses derniers jours. J’ai eu l’occasion de travailler avec lui dans le cadre de la formation des aspirants du monastère de Honda dont il était le premier co-fondateur avec notre évêque d’alors Philippe Ouédraogo, maintenant archevêque de Ouagadougou et cardinal.

Le Monastère Jésus Sauveur de Honda

Le Monastère de Honda est la co-fondation de deux confrères de la Fraternité Sacerdotale Jesus Caritas: Philippe Ouédraogo et Emmanuel Kalmogo. Mgr Philippe a été ordonné évèque du diocèse de Ouahigouya en 1996. Il voulait deux communautés de contemplatifs féminins et masculins pour soutenir l’œuvre de l’évangélisation dans son diocèse à dominance musulmane (seulement 4% de chrétiens). Il chercha en vain des communautés de moines et de moniales et interpréta la situation comme une invitation à fonder. Avec le concours de son Prêtre Emmanuel Kalmogo, la fondation du Monastère de Honda commença le 15 août 2001. Le Monastère s’inspire de trois sources : La tradition bénédictine dans son expression cistercienne de la stricte observance, l’expérience spirituelle de Charles de Foucauld et la Culture africaine, celle des mossi en particulier. Les moines de Honda sont donc des cisterciens de la stricte observance qui veulent être des moines missionnaire à la suite de Charles de Foucauld tout en inculturant leur expérience monastique. Selon leur projet constitutionnel, ils veulent « vivre dans le silence, la prière, le travail manuel, l’étude continuelle des choses de Dieu ». « Par leur silence, leur prière, leur travail, leur effort de sanctification de leur personne, ils donnent tout et continuellement à Dieu » pour que « Jésus sauve ceux qui n’ont pas encore entendu l’évangile ou pas encore accueilli ». Ils sont moines missionnaires selon l’inspiration et le modèle de Charles de Foucauld. Présentement il y a quatre moines profès, un novice, un pré postulat et quelques candidats.

Avec le décès du premier fondateur et le transfert du deuxième co-fondateur, le monastère est quelque peu orphelin. Le niveau de scolarisation des candidats est très bas, ils sont déterminés mais la bonne volonté ne suffit. Ils ont besoin d’une présence sacerdotales, ou au mieux, la présence d’un « Père Abbé » pour les accompagner. Ayant participé à leur formation en 2003-2004 puis de 2007 à 2011, j’ai profité de mes études à Rome pour me cultiver davantage sur la spiritualité Monastique à Saint Anselme. J’ai été chargé cette année d’organiser leur formation mais je suis nommé au Petit Séminaire à plein temps. Je compte y passer les congés de Noël, de Pâques et une bonne partie des grandes vacances. Il y a aussi d’autres personnes qui y vont de temps à autre pour les aider. Si quelqu’un parmi vous est intéressé par une année sabbatique ou un service fidei donum au milieu d’eux, vous serez accueillis à bras ouvert. Jean-Michel Bortheirie, un frère d’une fraternité de Limoges a déjà fait un séjour d’environ un mois et sa présence les a beaucoup marqués. Il leur a donné une petite formation sur les vertus.

Les Fraternités sacerdotales et la famille foucauldienne au Burkina

Charles de Foucauld est assez bien connu au Burkina Faso à travers les Petites Sœurs de Jésus – qui ont deux fraternités dans les diocèses de Ouagadougou et de Kaya – les Fraternités laïques, les Fraternités sacerdotales et quelques vierges consacrées. À ma connaissance, il n’y pas encore de diocèse où il y a des Fraternités bien structurées et bien fonctionnelles. Il y a bien de nombreux prêtres diocésains qui s’inspirent de Charles de Foucauld, mais les rencontres ne sont pas régulières, elles sont plutôt sporadiques. Il y a aussi des rencontres au niveau national et notre responsable national est l’abbé Jean Zougouri. Toujours au niveau national, les fraternités laïques sont plus dynamiques. Grâce à elles et avec la collaboration des Petites Sœurs et des membres de la Fraternité Sacerdotale nationale, la famille foucauldienne vit chaque année des activités communes : une année sur deux, il y a une formation sur la spiritualité de Charles de Foucauld qui dure trois à quatre jours ou une retraite d’une semaine. Pour les retraites, le Burkina accueille également des membres des Fraternités sacerdotales ou laïques du Niger, du Benin et du Togo. La dernière retraite, il y a deux ans, comptait au tour de 150 participants dont de nombreux fidèles laïcs, des prêtres, des religieux et des religieuses. La famille foucauldienne au niveau national a un projet d’une construction d’un centre spirituel sous forme d’ermitage. Elle a pu acquérir un terrain de quelques hectares où ils arbres ont déjà été plantés. Pour la célébration du centenaire de la mort de Charles de Foucauld, la Famille foucauldienne a organisé une célébration nationale à Ouagadougou.

Wend Benedo, un projet social de la Fraternité Sacerdotale du Burkina

La Fraternité Sacerdotale nationale a pu mettre sur pieds un projet à caractère social. Il s’agit d’une structure d’accompagnement des personnes vivant avec le Sida. L’accompagnement est comporte une dimension médicale et sociale. Le projet accompagne les malades du Sida pour leur faciliter l’accès aux traitements médicaux adéquats. Il constitue aussi un lieu d’écoute de ses personnes très stigmatisées. Il y a aussi les personnes touchées par la maladie ou le décès de leurs proches. Aurelio Sanz Baeza, le responsable international de la Fraternité Jesus Caritas, depuis la Fondation Tienda Asilo de San Pedro de Carthagène, Espagne, est un partenaire et un accompagnateur de ce projet confié à la gestion d’une Vierge consacrée.

Nos mois de Nazareth :

Le Burkina Faso a déjà organisé un mois de Nazareth en 2007 qui a vu la participation de confrères venus de la sous région et même du Madagascar. Les autres composantes de la Famille foucauldienne au Burkina Faso ont activement participé à certaines activités du mois. J’ai personnellement voulu participer à ce mois mais Mgr Philippe dont j’étais le secrétaire y participait déjà et je devais rester pour garder la maison. Il y a aussi eu un mois de Nazareth au Maroc en novembre 2008 en anglais mais là aussi, nous étions en pleine préparation du jubilé d’or de notre diocèse. Le tout dernier mois de Nazareth a été organisé au Cameroun en 2014 ou 2015. Il semble qu’un autre mois de Nazareth sera organisé prochainement au Burkina Faso. L’organisation des mois de Nazareth témoigne de l’existence et de la dynamique des jeunes fraternités d’Afrique. Elles sont souvent confrontées aux grandes distances et au manque des moyens pour se rencontre de façon régulière.

Charles de Foucauld peu connu en Afrique Anglophone ?

Je n’ai pas connaissance de l’existence de nombreuses Fraternités Jesus Caritas dans les pays anglophones de l’Afrique (il semble qu’il y en a au Kenya). Il faudrait que je m’informe davantage. Il semble cependant que Charles de Foucauld est très peu connu dans le milieu anglophone africain. C’est un défi pour les fraternités Africaines.

Ma rencontre avec Charles de Foucauld et mon expérience de Fraternité

Mes premiers contacts avec Charles de Foucauld datent de 2000 à travers un livret, 30 jours avec Charles de Foucauld. C’était un livre qui proposait un cheminement d’un mois de prière au rythme de l’itinéraire et de l’enseignement spirituel du Frère Charles. son expérience spirituelle m’a paru très authentique, très simple et très essentielle. Elle m’a beaucoup attiré mais aussi effrayé. Les liens avec Charles de Foucauld se sont ensuite consolidés durant mon année de stage pastoral en 2003-2004. La fondation du Monastère Jésus Sauveur de Honda, d’inspiration foucauldienne (moines missionnaires par la vie de Nazareth: Évangile, Eucharistie, enfouissement, charité), était à ses  débuts. J’avais été sollicité pour aider à la formation des candidats dont le niveau de scolarisation était moyen. Cela m’a permis de connaître davantage Charles de Foucauld et sa spiritualité. Après mon ordination sacerdotale, j’ai continué à assurer la formation au Monastère durant une ou deux semaines par an. Au niveau du diocèse de Ouahigouya, les prêtres de la fraternité Iesus Caritas n’étaient pas assez nombreux pour former une fraternité. Il y avait des sympathisants mais pas de fermes engagements. Pendant 5 ans j’ai cheminé avec une fraternité laïque qui était plus régulière dans ses rencontres: une rencontre par mois avec une heure d’adoration, la messe et un peu de partage. Nous avions aussi quelques récollections et des sorties spirituelles ensemble.

Un des points culminants de ma connaissance de l’héritage spirituelle de Charles de Foucauld fut le mois de Nazareth à Marsanne (diocèse de valence si je ne ma trompe) en octobre-novembre 2009. Les 5 ans d’étude à Rome ont aussi été une précieuse occasion d’approfondissement de la spiritualité foucauldienne. J’ai aussi eu l’occasion de participé à une vie de Fraternité sacerdotale de façon régulière. Nous nous rencontrions une fois par mois à Tre Fontane chez les Petites sœurs pour une heure d’adoration, la prière des vêpres, un partage fraternel et un repas du soir.

Conclusion : Remarques conclusives

La spiritualité de Charles de Foucauld est made in Africa for Africa : On peut nourrir l’espérance que la spiritualité foucauldienne connaîtra un plus grand essor en Afrique. En effet, Charles de Foucauld est arrivé en Afrique avec une véritable maturité spirituelle mais sa spiritualité a pris une belle couleur africaine. La confrontation et l’adaptation permanente de son expérience spirituelle, pastorale et missionnaire aux réalités de l’Afrique saharienne lui ont forgé une spécificité qui séduit et attire. En outre, les conditions pastorales vécues par Charles de Foucauld, notamment la dominance de l’Islam et la progressive radicalisation de nombreux musulmans, sont toujours d’actualité. L’Afrique sub-saharienne, présentement frappée par le fléau de l’Islam radical en croissance, a besoin d’une spiritualité ouverte, tolérante, persévérante, disposée et adaptée au dialogue avec l’Islam comme celle de Charles de Foucauld.

Une expérience spirituelle universelle et essentielle : L’expérience spirituelle de Charles de Foucauld a un caractère universel ou polyvalent. Son expérience spirituelle est comme une grande source faite de plusieurs ruisseaux. Charles de Foucauld s’est modelé au rythme de diverses spiritualités à telle enseigne que l’on peut facilement se trouver à l’aise avec lui même appartenant déjà à une spiritualité spécifique. On trouve chez lui une spiritualité monastique et érémitique, une spiritualité franciscaine, une spiritualité ignacienne (discernement, élection, volonté de Dieu), une spiritualité carmélitaine, une spiritualité missionnaire et pastorale, une spiritualité de laïc engagé, etc. Il est comme un chargeur universel qui peut charger n’importe quelle batterie. Cela n’explique-t-il pas la diversité d’expériences spirituelles que suscitent sa personne, son itinéraire spirituel et son charisme ? Sa spiritualité est aussi essentielle, fondée sur l’amour de Dieu et du prochain. Elle se passe de rites d’initiation et de dévotions complexes. Elle va droit au but par des chemins clairs et simples.

La fécondité des fraternités vieillissantes de l’Europe : Les fraternités de l’Europe semblent vieillir et se renouveler difficilement par l’adhésion de nouveaux membres. Tout en reconnaissant la nécessité du renouvellement, je voudrais admirer le prestige du vieillissement. Pour mes yeux de jeune africain, la vieillesse est signe de persévérance, de fidélité, de grâces et de bénédictions ! Voir les vieilles fraternités et les « vieux frères » m’encourage et me stimule à persévérer à la suite de ceux qui n’ont pas cédé au découragement et aux difficultés inhérentes à tout cheminement spirituel. En outre, les fraternités d’Europe ont le droit et le devoir de voir les nouvelles fraternités africaines comme les fruits de leur fécondité spirituelle et missionnaire. En effet, plusieurs fraternités africaines ont vu le jour grâce à l’aide de prêtres en fraternité allés en Afrique comme fidei donum. D’autres, sans même quitter leur pays, ont su partager leur expérience et inspirer des prêtres africains qu’ils ont pu rencontrer ou accueillir dans leurs paroisses.

Honoré SAWADOGO, fraternité de Burkina Faso

PDF: Honoré SAWADOGO (Burkina FASO) La réception, encore nouvelle, de la figure de Frère Charles en Afrique noire

THE EASTER OF OUR BROTHER HOWARD CALKINS

Monsignor Howard Calkins
June 11, 1940 — April 14, 2017

Fr. Sammy Taylor has reported that one of the giants of our fraternity, Howie Calkins, has died. Howie had been an early leader of the fraternity on the East Coast and had served as our National Responsible from 1979 through 1985. For the past few years, his Good Friday and participation in the Paschal Mystery have been experienced through the fog of Alzheimer’s. Praise God his Easter has come and it is time for him to now enjoy new and everlasting life.

Msgr. Howard Calkins, who had served as pastor of Sacred Heart parish, Mount Vernon, beginning in 1996, retired on November 1, 2012. Howie had also served as regional vicar of the South Shore Vicariate from 1997 until 2010. He was pastor of St. Joseph of the Holy Family parish, Harlem, 1982-1995 where his Funeral Mass will most likely take place. He was co-pastor of St. Jerome’s, the Bronx, 1980-1982. He also served as parochial vicar of the following parishes: St. Charles Borromeo, Harlem, 1996; Corpus Christi, Manhattan, 1976-1980; St. John’s, Kingsbridge, the Bronx, 1971-1976; and St. Matthew’s, Hastings-on-Hudson, 1967-1971. He was ordained in 1967 and named a monsignor in 1990.

PDF: Howard CALKINS

Lettre de Jean-François et Aurelio, Vernon, mars 2017, Néerlandais

Lieve Broeders,

we zijn deze week samengekomen om te werken voor de Priesterfraterniteit die ons allen verbindt.

We hebben de personen opgeroepen die in het hart staan van onze bekommernissen en die ons motiveren voor de dienst die we samen aannemen: namelijk elkeen van jullie.

In dit kleine Nazareth Vernon, in het huis van onze broeder François MARIN, die ons ontvangt als een vader, brengen wij God dank voor de broeders die jullie voor ons zijn.

Dank, François voor de gastvrijheid die je broederlijk aanbiedt aan de pelgrims die wij zijn.

Dit werk hebben we toegespitst op het herlezen van het leven van onze fraterniteiten.

Wij hebben gedialogeerd en onze meningen en bekommernissen gedeeld om te pogen een antwoord te brengen omtrent de vragen die het leven van onze fraterniteit aanbelangen in de onmiddellijke toekomst:

– de Europese bijeenkomst van de fraterniteiten in Polen deze zomer (Rudy)
– de Wereldbijeenkomst in Indië januari 2019 (Bangalore)
– het bilan van onze activiteiten in 2016 voor de Congregatie van de Clerus in het Vaticaan
– het lanceren van de Fraterniteit in Haïti
– het project om de verantwoordelijken van de verschillende takken van de spirituele Foucauldfamilie te ontmoeten in Aachen, april 2017
– de echo’s van het Jubileumjaar t.g.v. de Honderdste verjaardag van de zalige Charles de FOUCAULD die ons bereiken uit verscheidene landen
– de zorgen omtrent de gezondheid van onze broeder uit Madagaskar Felix
– onze vreugde het herstel te zien bij het verlaten van het ziekenhuis van Suso (Fraterniteit van Madrid, Spanje) na zijn chirurgische ingreep

Maandag 6 maart hebben we een uitwisseling gehad met de verantwoordelijken van de regio Île de France en Normandië (Yves de MALLMANN, Joseph JOURJON, Louis YON en Xavier CHAVANE).

Het was goed elkaar te ontmoeten om de werkelijkheid van het leven en de zorgen van onze fraterniteiten centraal te plaatsen.

Wij erkennen dat wij de ‘doortocht’ in onze Europese Fraterniteiten die steeds maar verouderen, beleven als een echte ‘Nazareth’-tijd.

Het weze een krachtige oproep om deze ‘passage’ hoopvol door te maken om in liefde de tijd van verouderen te beleven in de spiritualiteit van Nazareth. En dit terwijl wij met realisme vaststellen dat er nog weinig jongeren tot onze fraterniteiten toetreden.

Deze tijd dienen wij in eenvoud te beleven en in trouw, om ten einde toe te getuigen van het geloof dat ons bezielt. En dit in een Europa dat de neiging heeft zich terug te plooien op zichzelf, dat weigert vreemdelingen en vluchtelingen te onthalen en dat bang is. Deze angsten vertalen zich in het stijgen van populistische en reactionaire bewegingen.

Vóór alles, in de lijn van paus Franciscus, zijn wij geroepen om door ons leven de universele broederschap te manifesteren die broeder Charles ons nalaat en het missionair charisma van onze priesterfraterniteit Jesus Caritas.

Wij geloven dat de dialoog met de moslims in Europa mogelijk is! Wij beleven die ook in verschillende christelijke gemeenschappen door concrete acties waarbij we elkaar ontmoeten en nabij zijn. De vooroordelen en de bekoringen om in de andere een bedreiging te zien, moeten een voor een vallen. Bijvoorbeeld, in Frankrijk, in sommige volksbuurten, zijn een derde van de inwoners moslim. Wij dienen te leren om samen te leven en om te dialogeren met de werkelijkheid zoals ze zich presenteert.

Dinsdag 7 maart hebben wij in het logement van Jean-François bezoek gekregen van Jacques Gaillot, bisschop van Partenia, lid van onze fraterniteit. Hij is van Parijs gekomen om te participeren aan ons werk. De tijd die we met hem mochten doorbrengen vanaf zijn komst in het station te Vernon tot aan zijn vertrek is een echt geschenk geweest. In de uitwisselingen hebben we kunnen profiteren van zijn wijsheid om te verdiepen hoe we priester kunnen zijn in deze moeilijke tijd, hoe we kunnen blijven openstaan voor hoopvolle dingen en hoe we ons bereid kunnen maken ons te bevrijden van onze zekerheden en van ons Westers comfort… Dank je wel, Jacques dat je er was om jouw levensgetuigenis en je gegeven zijn aan Christus met ons te delen.

Woensdag 8 maart in de namiddag zijn we naar Michel Pinchon getrokken in het pastorij van Gouville. We troffen hem sterk aan, in goede gezondheid. Wij hebben kunnen vaststellen dat zijn huis open blijft voor heel veel bezoeken van mensen uit zijn dorp en verder en dat hij op een edelmoedige wijze zijn ervaringen en wijsheid deelt. We hebben ’s avonds in Dammier het avondmaal genoten met Jan-Louis Rattier, lid van de fraterniteit met Jean-François en de hebben deelgenomen aan een bijeenkomst met mensen uit zijn parochie om na te denken over het Woord van God. Zo konden we delen in zijn dagelijkse pastorale ervaringen. Het is altijd een genade te mogen delen in de Nazareth-ervaring in een christelijke gemeenschap met een broeder van de Fraterniteit, om het leven te beluisteren van de christenen en hun gemeenschap met Christus.

We hebben ook het werk gewaardeerd van Fernando TAPIA, van Jean-Michel BORTHEIRIE en van Manuel POZO in Almera, Spanje, om een document te maken over de ‘Nazarethmaand’. Dit document zal bestudeerd worden en goedgekeurd in de Bijeenkomst van Bangalore. Dank aan deze broeders die op die wijze beantwoord hebben aan de vraag van de Internationale Equipe.

Wij herinneren er meteen nog eens aan dat wij rekenen op de bijdrage van alle regionen om het budget te spijzen voor de internationale Equipe en dit vooral met het oog op de Wereldbijeenkomst in Bangalore, januari 2019. Voor wie het aangaat, wil de Internationale Equipe deze ontmoeting voorzien tegen een betaalbare prijs.

Heel veel dank voor de fraterniteiten die hun bijdrage met edelmoedigheid reeds hebben in orde gebracht.

Onze webstek iesuscaritas.org staat open voor alle fraterniteiten. Wij hopen dat jullie artikelen sturen, nieuws en het aankondigen van de toekomstige initiatieven om ze in de ‘agenda’ aan te plaatsen. Het is een manier om elkaar wederzijds nabij te zijn. Wij vinden het belangrijk dat onze fraterniteiten plaatsen zijn waar wij vernemen hoe we missionair kunnen zijn binnen onze diocesane priestercorpsen.

Op deze plaatsen waar we parochies, hospitalen, gevangenissen, onthaal voor vreemdelingen (verjaagd uit hun landen door oorlog of armoede) en plaatsen van solidariteit met de meest bedreigden van onze samenleving terugvinden, bewaren wij de geest van het appel van Broeder Charles om de ‘laatsten’ te vervoegen. Want het is met hen dat wij de Christus ontmoeten. Er is geen open spiritueel leven mogelijk zonder een edelmoedig en barmhartig hart.

Paus Franciscus nodigt er ons dringend toe uit: « Laten naar buiten treden om aan allen het leven van Jezus Christus aan te bieden… Ik verkies een gehavende Kerk, gekneusd en vuil omdat ze de straat is opgegaan, eerder dan een Kerk die ziek is omdat ze in zichzelf zit opgesloten, gehecht aan het comfort van haar eigen zekerheden. … Meer dan de vrees ons te vergissen, hoop ik dat we bezield blijven door de vrees opgesloten te zitten in structuren die ons een valse bescherming geven, in normen die ons tot onverbiddelijke rechters maken, in gewoontes waarin we ons comfortabel voelen, terwijl er buiten een uitgehongerde menigte wacht en Jezus maar voor ons blijft herhalen: “Jullie moeten hun te eten geven” Mc 6,37).” (De Vreugde van het evangelie, nr. 49).

Vanuit Vernon wensen we jullie een heilzame vasten en een mooie weg naar Pasen toe met Jezus en met je broers en zussen waarmee je tocht bent.

Jean-François en Aurelio

Vernon, Normandië, Frankrijk, 10 maart 2017

PDF: Brief van Jean François en Aurelio, Vernon, maart 2017, neer

Ma petite vie à Tamanrasset, Jean Pierre LANGLOIS (Québec)

17 mars 2017

Ma petite vie à Tamanrasset

De retour à Tamanrasset depuis le début de février, le train-train quotidien a repris. Pas de grandes choses. Mais je vis bien, je ne suis plus acculé à ménager parce que je n’ai pas l’argent nécessaire (ici, la carte de crédit est ignorée, y compris à Alger). Peu à peu, je peux améliorer les plats cuisinés (il me faut m’ingénier à préparer les plats avec ce qui est disponible sur place).

Nous sommes une petite communauté de 20 à 25 personnes, dont 2 petits frères de Jésus et une petite sœur du Sacré-Cœur, 2 ou 3 Algériens Kabyles qui travaillent sur place et une vingtaine de migrants subsahariens de passage, que ce soit de façon prolongée ou non.

Avant tout, 2 tâches me semblent primordiales dans ma présence à Tam : offrir les services sacramentels (surtout l’Eucharistie) de façon régulière; et, assurer une présence faite de partage simple de la vie quotidienne, une disponibilité dans l’accueil et la visite des gens qui veulent bien nous honorer de leur hospitalité, une « pastorale de la proximité » pourrait-on dire.

Le Carême est là. J’ai suscité des échanges après la messe les vendredis matins – jour de congé -. Les participants sont pour la plupart des migrants qui travaillent sur place pour se refaire une santé économique avant de repartir ailleurs, la plupart du temps en route vers l’Europe. Avec les dangers effrayants que cela suppose. Pour les femmes, ce n’est que pire encore… Alors réfléchir sur la Parole de Dieu lorsqu’on se demande comment on trouvera du travail et de quoi manger le soir même, cela n’apparaît pas toujours des plus pertinents à leurs yeux, probablement. Ils ne le diront pas, mais… ils participent volontiers.

Puisque je ne fais qu’arriver, et que forcément mes relations humaines sont très limitées, que je ne parle pratiquement ni l’arabe dialectal algérien ni le tamahaq (langue des Touaregs), ce second volet est extrêmement réduit jusqu’à maintenant. Lorsque je vais saluer des familles dans la ville, c’est essentiellement en accompagnant l’un ou l’autre des membres de la petite équipe d’animation de la communauté chrétienne, les 2 petits frères de Jésus ou la petite sœur du Sacré-Cœur.

Sinon, il s’agit de rencontres jusqu’ici brèves avec des migrants venant du sud du Sahara, de passage plus ou moins longtemps à Tamanrasset, et qui finissent par vouloir me consulter sur un aspect moral ou spirituel de leur existence. Car, pour ce qui est du plan matériel, je serais bien en peine de les aider efficacement. Cela me facilite d’ailleurs la tâche de vivre moi-même une simplicité « volontaire » de l’existence !

Notre petite communauté, et la ville même de Tamanrasset, constitue une étape vers le mirage de l’Europe que certains et certaines poursuivent sans arrêt. Et pourtant Jésus et son Esprit travaille malgré tout ces personnes bien avant que nous les interpellions. Au fond, c’est Lui qui appelle.

C’est aussi un peu pour cela que je suis arrivé à Tamanrasset. Pour le moment, mon horaire est plus que léger. Mais je ne cherche pas à le remplir à tout prix. Je profite de ce temps de liberté. Sans doute l’âge et les expériences antérieures m’aident. J’essaie de mieux prier, sinon davantage.

Sur le chemin entre Tamanrasset et Iffok – février 2017

Du nouveau : aller en-dedans

Il y a maintenant 3 semaines que je vais visiter des prisonniers chrétiens avec la petite sœur du Sacré-Cœur. Un autre monde à découvrir, à apprivoiser : leur être disponible, mais sans attente particulière. Ce sera une belle ascèse pour le Carême ! Une démarche de gratuité. Je suis heureusement accompagné de la petite sœur du Sacré-Cœur qui les visite depuis déjà 2 ans. J’en ai rencontré deux. On échange sur leurs préoccupations, on lit un psaume et des extraits de la Bible.

Mon train-train quotidien

La poussière, je ne fais que commencer à en manger !! L’hiver aidant, les fenêtres restaient fermées, et la poussière soulevée par le vent restait à l’extérieur. La saison des vents est maintenant arrivée, mais pour le moment, ce n’est pas trop dérangeant. Ça sent le printemps, les bourgeons de fleurs éclatent et de petites feuilles apparaissent au grenadier, au citronnier du jardin du presbytère. Ce qui fait une jolie différence avec votre tempête de neige et les grands froids des derniers jours. La nuit reste fraîche, mais le jour, la température se réchauffe avec l’omniprésence du soleil. Jusqu’à 24 ou 28 degrés Celsius. J’arrête… je ne veux pas faire d’envieux !!

Le vrai test s’en vient, avec l’été et la grande chaleur habituelle, jour après jour. Comme je prévois venir au pays à la fin de l’été, ce sera une occasion de voir comment je m’acclimate.

J’ai abandonné mes cours d’arabe, au moins pour le moment. Ni le prof ni l’élève n’en avaient vraiment le goût. Je vieillis. Mais je suis tranquille ici, heureux de vivre tout simplement, même s’il me manque quelque chose qui me paraisse pertinent à réaliser. Cela viendra en son temps, si je me montre patient. Et, à l’orée de la retraite, je n’ai pas de preuve à démontrer à qui que ce soit, en commençant par moi. Le Seigneur me guidera s’il a envie de mes services quelque part.

Je ne me suis pas encore décidé à me déplacer en bicyclette; donc je marche à pied dans les environs.

Et je me suis procuré un téléphone portable, car ici à peu près tout le monde en possède un et l’utilise. Même en plein désert, on se cherche un réseau pour communiquer !

Ma tablette me sert beaucoup, autant pour écouter ou lire les nouvelles, sur place ou de l’étranger. Et pour pratiquer mon habileté au SUDOKU !

Manquer de relations humaines, c’est aussi savoir patienter afin que l’un ou l’autre des membres de l’équipe d’animation soit assez disponible pour m’accompagner afin de trouver un bon technicien en informatique et de lui expliquer le problème de mon ordinateur portable. Cela a donc pris presque 2 semaines pour le régler. Ce qui est fait maintenant, à mon grand soulagement.

Bon ! Je m’en vais au souk, à une demi-heure d’ici à pied, pour acheter des poitrines de poulet en vue du repas de l’équipe d’animation de dimanche soir. C’est mon tour de recevoir. Et avec la visite d’un couple, nous serons 6 ou 7 à table. Je dois prévoir un peu d’avance. Je pense à du poulet et à une croustade aux pommes. Ce serait bon avec du sirop d’érable, mais je cherche un succédané potable.

Attentat de Québec le 29 janvier 2017 contre la Grande Mosquée

Oui, bien sûr, j’ai su dès le lundi matin 30 janvier le drame de la Grande Mosquée de Québec, et j’ai suivi de mon mieux les réactions qui m’ont paru somme toute appropriées dans les circonstances. Espérons qu’à ce malheur, il en sorte de bonnes choses : un peu de retenue dans les expressions des réseaux sociaux, une meilleure écoute et attention aux immigrants venus du monde musulman, de plus grands efforts effectués pour favoriser l’intégration fraternelle, à l’école et surtout dans l’emploi.

Je n’ai pas senti beaucoup d’échos ici, sinon dans un journal qui parlait d’une des deux victimes algériennes. L’impact m’a paru très limité, en comparaison avec les réactions de la petite société québécoise.

Il y a là un beau sujet de révision de nos opinions sur les musulmans, si je peux me permettre cette suggestion : comment avez-vous réagi personnellement ? Qu’est-ce que cet événement signifie et comment vos communautés réagissent ? Les pas à franchir pour améliorer l’avenir ? …

Ce qui s’en vient

La Semaine Sainte se vivra en toute simplicité, avec la présence notable des petits frères de l’Assekrem, et peut-être de 2 visiteurs français.

Ce pourrait devenir une occupation plus grande, cet accueil des visiteurs, malgré le contrôle assez strict des autorités policières qui cherchent à éviter tout problème de sécurité. J’ai remis récemment en ordre 2 chambres et 1 pièce commune, tout près, en les nettoyant et en m’assurant qu’il y ait un minimum de mobilier pour y rester de passage. Quoique je ne me sente pas la vocation de frère hospitalier comme à Lourdes ou à l’Oratoire St-Joseph, je ne crains pas vraiment, car il n’y a pas beaucoup de chance que Frère Charles développe soudainement un pèlerinage accaparant au Sahara !

Je me rendrai à l’Assekrem pour remplacer durant une semaine les petits frères là-bas au milieu du mois de mai. Ils seront en réunion de communauté du côté d’Alger, je crois.

Santé, patience et humour à revendre !

Amitié, Pedro

P.S. : On vient d’apprendre que notre évêque, Mgr Claude Rault, est remplacé par un de ses confrères Père Blanc, John McWilliam, un Britannique d’origine âgé de 69 ans. C’est courageux de sa part.

PDF: Ma petite vie à Tamanrasset.0317