Félix

Notre frère Félix RAJAONARIVELO

Membre de l’équipe international et responsable continental pour l’Afrique

Félix est passé avec le Père après sa maladie d’un cancer du foie.

Il a été soigné dans un hôpital de Bangalore, en Inde, avec l’aide de nombreux frères de la fraternité et de sa famille. Il revient à Madagascar le 8 mai, et à la veille de la Pentecôte, au 14, 50, à Carmelo d’Amborovy, où nous avons eu notre réunion de l’équipe internationale en 2014, a donné son esprit à Dieu et a commencé la vie des bienheureux.

Aujourd’hui, 5 juin, a tenu sa Messe de la résurrection dans la cathédrale de Mahajanga.

Je suis heureux et triste en même temps. Ce cher frère laisse un vide et aussi une espérence. Felix a beaucoup donné à la fraternité et l’Eglise à Madagascar et sa vie, que nous devons encourager de continuer annonçant Jésus assisté à Nazareth-style. Il va continuer à aider devant le Père avec son intercession et sourire indestructible.

L’équipe internationale et tous les frères des fraternités sacerdotales Iesus Caritas dans le monde, ainsi que la famille de Charles de FOUCAULD à Madagascar ont le cœur douloureux ; Felix nous changera la tristesse en joie, comme Jésus ressuscité à ses amis.

Merci, Felix, pour tout ce que tu nous a donné. Merci pour ton accueil et ton Nazareth. Tu sera toujours avec nous.

Aurelio SANZ BAEZA,
frère responsable

5 Juin de 2017

PDF: FÉLIX, fr

Jean-Pierre LANGLOIS (Québec), Journal d’avril 2017, Tamanrasset

1. Pour le moment, je me sens comme en plein été (30 degrés et plus), et le printemps n’est même pas terminé ! Les mois chauds sont encore à venir. Mais à chaque jour suffit sa peine. Je m’acclimate doucement, et sors de mon cocon un peu plus.

Le jardin devant la maison s’est agrandi cette semaine d’un minuscule jacaranda, à fleur bleue-violette. S’il prend bien malgré le sol assez pauvre du secteur, il fera de l’ombre au citronnier, au grenadier, à l’olivier et à l’oranger, sans parler des 2 cotonniers, des 5 plants de vigne et du laurier rose… Magnifique !

J’ai semé des graines de légumes en vain, mais mon ami et gardien Issa a réussi à faire pousser betteraves, carottes, tomates et oignons, 2 ou 3 courgettes. Si tout cela donne en temps voulu, ce sera bien sympathique ! Je vois pousser tout cela avec… étonnement ! Je suis vraiment un gars de la ville.

2. Dernièrement, je suis monté sur le toit du presbytère pour le nettoyer des épines de tamaris accumulées depuis les pluies de l’été dernier. Ce n’était pas un luxe.

Un visiteur français, Pierre, infirmier de son métier, est venu passer plusieurs semaines à Tam en fin de pèlerinage à Jérusalem. Il est devenu maître d’œuvre pour réparer le toit du presbytère car des joints de la toiture avec le voisin laissaient passer l’eau de pluie. Il ne pleut pas souvent, mais il pleut assez fort lorsque cela arrive. Or les murs sont en pisé, -argile paille et petite roches-. Cela se dégrade facilement sous les coulisses d’eau venant du toit… Avec le gardien du jardin, du nom d’Issa, un Camerounais, ils ont couvert à la longueur de l’édifice le mur mitoyen et colmaté quelques autres brèches. Un beau travail.

Mardi le 25 avril, Pierre et moi avons installé une douzaine de panneaux expliquant en français et en arabe le parcours de vie de Frère Charles au fortin (bordj) où il est mort en 1916. Cela devrait être plus agréable et attirant à regarder et à commenter lors de la visite des « touristes » à Tam. Doucement des « pèlerins » viennent de nouveau par ici, mais au compte-gouttes pour le moment.

3. Les quelques chrétiens reconnus – les migrants évitent souvent de se faire reconnaître comme chrétiens, leur statut précaire est déjà suffisamment lourd pour ne pas en ajouter une couche supplémentaire d’handicap – nous ne sommes pas mal vus par la population locale. Elle est indifférente peut-être, ne connaît pas le christianisme et ne peut pas avoir de points de repères.

Les gens ne savent pas ce que signifie Pâques pour nous, d’autant plus que le Coran enseigne que le Christ Jésus n’est pas mort sur la croix, mais a été emporté vivant au Paradis. Alors dimanche 16 avril, jour de Pâques, c’était pour la population le premier jour de travail de la semaine, sans plus. Pas de chocolat, pas de fleurs, pas de rencontres familiales, rien de particulier à signaler. Cela m’invite à retrouver avant tout le sens intérieur de la fête; et ce n’est pas plus mal pour moi, bien au contraire.

La communauté réunie à la veillée pascale

Par ailleurs, nous n’avons pas à nous défendre d’être chrétiens. Nous avons plutôt bonne réputation, individuellement. Les autorités craignent seulement que nous soyons des espions à la solde de nos pays respectifs. Et les amis algériens que le temps a pu permettre de rencontrer, ils nous ouvrent leurs pensées et leurs cœurs, partageant volontiers avec nous le repas ou des activités. Mais il s’agit là de quelques individus ou familles, très loin de la majorité des gens côtoyés seulement.

4. Il n’y a pas de clocher à la chapelle dont on se sert, et on ne sonne pas la cloche comme au Québec. Nous sommes une infime minorité, plus ou moins une cinquantaine de personnes chrétiennes pour au moins 120 000 habitants. Il est de mise de ne pas avoir d’indications publicitaires à l’extérieur, sur la rue.  Il n’y a donc qu’un moyen de venir participer aux célébrations ou de prendre contact avec nous : comme vous le devinez, le bouche-à-oreilles. Mais c’est très efficace, sinon toujours précis. Car il n’y a pas d’adresse civique, ni de nom de rue. On se rend chez les gens en demandant le nom du quartier, l’édifice remarquable du coin, et puis, on s’informe aux passants, aux personnes croisées sur la route. C’est aussi le cas pour la communauté chrétienne. Les migrants qui y viennent, une vingtaine environ, ne restent pas non plus toujours longtemps sur place. Ils laissent leur place à d’autres, puis à d’autres…

5. La liturgie étant particulièrement simplifiée en région éloignée, et les autres membres de l’équipe d’animation à Tam étant très ouverts, nous avons vécu des jours saints sans carcan mais dans le recueillement et une belle sinon grande participation ! Et la Semaine Sainte fut très significative par son dépouillement même. La célébration de ce Jeudi saint était par exemple des plus intimes, une quinzaine de personnes, mais cela me faisait tellement penser à ce qu’a pu être la première célébration au Cénacle…

Le soir du Jeudi saint avec des petits frères de Jésus venus de l’Assekrem

6. Je devrais passer une quinzaine de jours à la mi-mai à l’Assekrem, l’ermitage de Frère Charles, à 70 km de Tam, au désert. Une belle aventure !

« Que ce Jésus Ressuscité continue de nous faire vivre à plein notre pèlerinage vers le Royaume ! »
27 avril 2017                                       Pedro

PDF: Journal d’avril 2017

Honoré SAWADOGO (Burkina Faso): Recollection avec les Fraternités de L’Île de France, de Basse et de Haute Normandie

Chers confrères, c’est précisément depuis le 11 décembre 2015 que notre frère Yves de Malmann, m’a contacté, en votre nom à tous, pour m’inviter à venir vivre ce temps de recollection avec vous. Nos échanges ont été très fraternels et nous avons préparé petit-à-petit cette rencontre en tenant compte de vos souhaits et de vos recommandations. Je voudrais alors remercier très cordialement votre fraternité, le Père Yves, votre responsable, ses collaborateurs et chacun de vous pour m’avoir invité à me joindre à vous pour prier et célébrer le centenaire de la mort de Frère Charles. Cette rencontre-ci est ma deuxième rencontre avec des confrères de France. La toute première était en octobre-novembre 2009. J’avais eu la grande joie de prendre part au mois de Nazareth à Marsanne dans le diocèse de Valence. C’est là que j’ai connu notre Frère Jean-François Berjonneau que je suis très heureux de retrouver. J’étais encore aux études à Rome l’année passée et ne pensais pas que j’allais pouvoir finir et retourner chez moi. Mais la providence aidant, j’ai pu conclure mes études et suis rentré en septembre dernier. Malgré la distance entre le Burkina et la France, le Père Yves m’a encouragé à venir et je crois que cela en vaut la peine. Le Christ nous a-t-il pas recommandé d’annoncer sa Parole jusqu’aux extrémités du monde ? Les extrémités du monde peuvent être considérées de façon spatiale, temporelle et existentielle. De façon temporelle nous ne finirons jamais d’annoncer sa Parole, au plan spatial nous ne serions jamais parti trop loin pour l’annoncer et enfin de façon existentielle, il n’y a aucune réalité de la vie humaine et universelle qui ne soit en attente de la Bonne Nouvelle. Considérant tout cela, je suis venu, et je suis très content de pouvoir vivre ces instants de prière et de fraternité avec vous. Je vous remercie de tout cœur pour votre accueil, votre affection fraternelle et votre présence.

Présentation du thème

Le thème qui guidera le déroulement de ce partage que je voudrais faire avec vous est celui que l’équipe responsable nous a proposé dans sa lettre du 3 septembre : « Comment la spiritualité eucharistique de Frère Charles peut éclairer la nôtre aujourd’hui ? » Ce thème est le résultat de vos différents échanges. Le Père Yves m’en a fait l’écho à plusieurs reprises. Il m’avait en effet fait plusieurs suggestions que j’essayerai d’inclure au cours de cette causerie : « Charles de Foucauld et l’eucharistie », saisir « l’actualité de l’Adoration à partir de celle de Frère Charles »; « l’actualité de la dévotion eucharistique – et particulièrement l’Adoration – à la lumière de cet itinéraire spirituel : Le langage, les formes et les expressions du XIX° siècle ne sont plus les nôtres ; comment vivre, traduire et exprimer cela aujourd’hui ? ».

Document complet au prochain lien:

Honoré SAWADOGO (Burkina Faso) Recollection Fraternités Île de France, Basse et Haute Normandie