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Archives de l’auteur : Fraternidad Iesus Caritas
En Chemin. Diocèse de Ghardaia. Sahara
Chaque numéro d’En Chemin est une occasion de partager nos nouvelles, les joies et les peines, et de nous rappeler que nous marchons avec Jésus à travers notre désert – Jésus dans nos cœurs, Jésus chez ses autres disciples, Jésus qui aime tellement ceux et celles auxquels nous sommes envoyés.
C’est aussi un rappel que nous vivons l’Évangile dans le temps et les saisons. Au Sahara, la fraîcheur d’hiver cède sa place au souffle agréable du printemps (les radiateurs se reposent, même si les climatiseurs attendent encore un peu pour se mettre en marche.) Et nous nous préparons à entrer dans le temps de notre Carême (et même le ‘carême ramadanesque’ de nos voisins) avec tout ce que cela nous apporte de fraternel et de spirituel. Je serai à Tindouf le Mercredi des Cendres avec un groupe français qui visite les réfugiés sahraouis – j’ai déjà préparé les cendres pour eux !
Lisez le document complet en format PDF : En chemin-27-février-mars 2023web
(Español) Horeb Ekumene, febrero 2023
(Español) Noticias y Comunicaciones. El Papa Francisco en África
(Italiano) Piccoli Fratelli di Jesus Caritas. Febbraio 2023
(Español) Noticias y Comunicaciones n° 332
(Português) O suicídio po ser evitado. José Inácio do VALE
Notes sur Michel LAFON et la Comunitat de Jesús
Nous avons pu faire la connaissance de Michel Lafon à la fin des années 60 par la lecture du livre « Laissez-vous prendre par le Christ » du père Albert Peyriguère.
C’est au cours de ces mêmes années que la Communauté de Jésus a entamé son chemin.
C’est vers la fin des années soixante que notre fondateur, Pere Vilaplana et quelques uns des premiers frères, se sont rendus à EL Kbab pour connaitre le lieu où vécut le Père Albert Peyriguère et ainsi faire aussi la connaissance de son successeur, le Père Michel Lafon.
Un grand courant d’amitié et de communion s’est alors établit entre Michel et nous, lequel s’est concrétisé par des rencontres régulières et une constante relation épistolaire.
C’est ainsi que Michel est devenu pour nous un ami et un conseiller tellement attentif
Le novembre 1969, joyeux de notre relation avec l’êvêque il écrivit à notre fondateur: Mais il faut que votre mouvement soit-il vraiment un mouvement de laïcs avec sa liberté. N’imposez pas au départ une structure trop rigide à vos groupes et soyez conscient en respectant la spontanéité de la création et la diversité des tempéraments.
Bientôt nous l’avons considéré comme un des nôtres en lui remettant la petite croix de bois que nous portons lors de nos fêtes et qu’il n’oubliait jamais d’arborer en tout lieu lors de nos mutuelles visites.
C’est à El Kbab ou ailleurs, au Maroc comme en France, qu’il nous a fait rencontrer ses amis, musulmans ou chrétiens, avec lesquels nous avons pu établir une relation. Malgré le passage du temps, c’est toujours avec émotion que nous nous souvenons d’eux.
Michel était aussi un homme de caractère et attentif aux petits détails.
Avec le soutien de la Communauté de Jésus, deux de ses livres ont été traduits en catalan par les Publications de l’Abadia de Montserrat :
« Vivre évangéliquement », en 1973 avec une préface de notre fondateur, et en 1974 sa biographie du Père Peyriguère, d’une si grande richesse spirituelle.
Michel nous a accompagné et soutenu pour obtenir l’entrée de la Communauté de Jésus dans l’Association Internationale Charles de Foucauld lors de la réunion en 1980 à Tre Fontane, Rome.
Et nous l’avons accompagné lors d’expositions et conférences sur Albert Peyriguère en Catalogne et en France. Notamment au colloque du centenaire à Toulouse.
Peu avant son départ d’El Kbab, Michel nous a confié les nombreuses archives de la Correspondance, ainsi que divers textes et photographies, du Père Peyriguère.
Conformément à sa volonté, nous avons déposé, il y a quelques années, son important fonds documentaire aux Archives de Spiritualité Charles de Foucauld du diocèse de Viviers.
Maintenont que nous finissons les jours de Nöel elles sont bien importants ses paroles
envoyées à l’occassion de la fête de Noël 2005:
En cette fête de Noël, je me sens profondément uni à vous tous. En fidélité à
l’idéal de la Communauté, permettez-moi de citer ces lignes du Frère Charles :
« Dieu, pour nous sauver, est venu à nous, s’est mêlé à nous, a vécu avec nous de la manière la plus familière et la plus proche possible, de l’Annonciation à l’Ascension.
Dans la dernière étape de sa vie, alors qu’il était installé dans cette maison en qualité d’aumônier, nous lui avons fréquemment rendu visite.
Lors de l’une d’elles, quand il habitait encore la maison de l’aumônier, nous nous souvenons particulièrement de ces paroles prononcées devant nous : « bientôt vous viendrez me voir de l’autre côté du jardin ».
Merci ami et frère Michel pour ta vie que tu as laissé prendre pour Christ.
Comunitat de Jesús.
Barcelona / Bordeaux, le 10 janvier 2023
Témaignages à propos de Michel LAFON. Association ISMOUNN
Ceci est un témoignage rédigé hier par Mmes Hennou Laraj et Fatima Choukri et qu Mme Rabha Ishami lira en notre nom à toutes et tous lors de l’inhumation de la dépouille du père Michel Lafon mardi 10 janvier 2023.
Il est une synthèse de vos témoignages que ce soit sur la page whatsapp de l’association ISMOUNN ou sur cette page Facebook des témoignages.
Hommage du Maroc
Le village d’Eklbab perd un des siens.
Le père Michel Lafon est parti ce vendredi 6 janvier 2023. Il aurait eu 101 ans en février.
En 1958, le père Lafon rejoint El kbab auprès de feu père Albert Péryguère dont il reprendra le flambeau des actions humanitaires auprès des habitants du village, à partir de 1959, date du décès de son père spirituel.
Des générations et des générations de filles et de fils d’El kbab, de Tighssaline, d’Ait ishaq, de Sidi Yahya ousaad et de khénifra, connaissent bien Mrabbou ( le marabout ) , Agourram ( le saint) et Pirinou ( mon père à moi ) pour les plus petits.
Elles lui doivent tellement !
Il était l’ami de tous , aimant faire le bien. Grâce à lui, des filles et des fils de ces régions ont eu accès à l’enseignement et à la formation à travers la création de foyers de jeunes à Meknès et à khénifra, sans oublier l’envoi des garçons au CIDERA ( Centre d’instruction et d’Education Rural Africain )
Grâce à lui El Kbab compte des médecins, des pharmaciens, des ingénieurs, des professeurs et des cadres supérieurs.
Sa résidence à El kbab était un espace ouvert à tous pour les soins, pour le soutien scolaire et pour les échanges culturels.
Le regretté père Michel Lafon était un symbole . Sa vie dans le moyen Atlas, incarnait tous les sens de la coexistence religieuse et de la tolérance.
Il n’a pas cessé d’œuvrer pour le dialogue inter-religieux entre chrétiens et musulmans à travers des sessions de rencontres et la publication des lettres aux amis d’El kbab .
Michel Lafon a publié de nombreux livres et articles dont la plupart sont consacrés au père Peyriguère, à la vie à Elkbab et au Maroc en général.
La tristesse est grande. Les moments partagés avec lui sont chers et émouvants. Aujourd’hui nous sommes unis ici et avec vous par le cœur, par la pensée et par la prière pour l’accompagner à sa dernière demeure.
Merci mon père. Nous ne vous oublierons pas.
Votre espace de vie à El Kbab sera restauré et accueillera bientôt le centre d’action de l’association ISMOUNN ( amis en berbère ) que nous venons de créer , espérant porter le flambeau de vos actions !
Reposez en paix !
PDF : Témoignages à propos de Michel LAFON. Association ISMOUNN
Michel LAFON. Témoignage de Jean-Louis LAFON nebot
Michel LAFON : TÉMOIGNAGE de son nebot
Je me souviens de Michel, frère de mon père, de 18 mois son aîné.
Mon père me disait les spectacles, saynètes, journaux conçus par Michel pour les veillées familiales d’avant-guerre.
Mon père soulignait la longue et précoce correspondance épistolaire avec Albert Péyriguère.
Je me souviens d’avoir rencontré un grand bonhomme, djellaba blanche, barbe longue et grise, voix douce, yeux bleus et vifs, Michel à ses côtés : c’était vers 1958, Michel allait partir définitivement pour le Maroc.
Je me souviens de notre voyage, jeunes mariés, vers El Kbab, l’ermitage d’Albert Péyriguère – la plus belle pièce était l’oratoire – la pièce modeste où vivait Michel, la table envahie de piles de courrier du monde entier. Au cours du séjour, Michel nous initia à la vie des berbères, la vie dans les montagnes, la place des femmes, l’art de manger au même plat de tajine, la religion musulmane. Je me souviens de l’Aït el Kébir, l’imam reproduisant le sacrifice d’Abraham, l’agneau sanglant à ses pieds.
Je me souviens des frayeurs de mon père à gérer le compte chèque postal pour lequel Michel lui avait délégué les pouvoirs : les dons arrivant par épisodes n’excédaient pas toujours les frais pour les études supérieures de « ses fils, ses filles » d’El Kbab ou lorsque Michel décidait d’envoyer un jeune berbère à l’Hôpital Américain de Berck-Plage sans qu’il n’y eût de franc vaillant sur le compte.
Je me souviens que Michel a résidé à El Kbab pendant le règne entier d’Hassan II : Mohammed VI montant sur le trône, Michel regagna Bordeaux.
Je me souviens d’avoir rencontré en des lieux aussi divers qu’un oasis algérien, un port de la presqu’île de Rhuys en Morbihan, une forêt vosgienne, des personnes qui visitèrent l’ermite Michel et conservaient une relation avec lui.
Je me souviens de Michel passionné de la généalogie familiale et surtout de sa « bonne ville » de Bordeaux.
Je me souviens d’un homme peu soucieux de son aspect physique, de sa santé, des contingences matérielles.
Je ne me souviens pas de tous les livres que Michel a écrits.
Je vous invite à parcourir 700 km, à venir à Lille, porte de Gand ? à la Cité de l’Évangile, Module Charles de Foucauld : vous découvrirez une video dans laquelle Michel explique la spiritualité du Saint.
Composé dans le TGV Lille Bordeaux le 9 janvier 2023