Chez beaucoup de chrétiens, qui se sentent encouragés par la voix du pape François, « aller aux périphéries » ou « à la périphérie » est devenue une sorte de lieu commun ! En tout cas, cette notion de « périphérie » renouvelle notre regard sur la mission et nous pouvons même espérer qu’elle est capable de nous convertir un peu plus à l’Evangile !
La « périphérie » est d’abord un concept lié à l’urbanisme et plus largement à la sociologie. On peut dire, par exemple, que les gens qui sont « à la périphérie de la république » n’ont pas beaucoup participé aux manifestations monstres du 11 janvier. Pour la réflexion chrétienne, ce concept nous vient de la théologie de la libération dans le contexte de l’Amérique latine des années 1970-80. Et François lui a donné une portée universelle. Dans « La joie de l’Evangile », son Exhortation apostolique lue par presque tout le monde, il appelle à « rejoindre les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Evangile. » (EG (Evangelii Gaudium) N° 20 p.20 – Parole et silence, 2013) Le 28 mars 2013, lors de sa première messe chrismale à Rome, il invite ses collaborateurs à ne pas être « des prêtres gestionnaires », mais « à atteindre toutes les périphéries : les pauvres, les prisonniers, les malades, ceux qui sont tristes et seuls». Avant le dernier conclave, dans son discours aux cardinaux, il avait déjà parlé d’une Eglise qui sort « vers les périphéries, vers les oubliés de l’existence », une Eglise appelée « à sortir vers les périphéries existentielles ». Toujours dans La joie de l’Evangile, il parle d’une « Eglise en sortie » dans le double sens de rejoindre les zones de précarités humaines et de rejoindre les « détresses existentielles ». Et voici quelques jours encore, (14.01.15) il a appelé l’Eglise du Sri Lanka l’Eglise des « périphéries des frontières ».
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