Michel nous quitte dans sa 92ème année ; il était né le 15 septembre 1928 à Beuzeville, fils de Jean-Marie et d’Eliane ;
Son Père était agriculteur et aussi agent d’assurances.
Jean , son frère ainé le précéde de trois ans ; il fera une brillante carrière dans le syndicalisme agricole, puis au ministère de l’agriculture et enfin dans le commerce international. Un chemin bien différent de Michel.
En parlant de son enfance, Michel aimait raconter les liens affectifs avec ses parents, mais aussi avec sa grand-mère et avec Germaine qu’il appelait sa nounou ; c’était pour lui une école d’amour, de liberté et d’indépendance ; qualités qu’il gardera toute sa vie.
En juin 1944, il doit passer son bac à Lisieux, mais la veille la ville est bombardée ; l’examen aura lieu en septembre.
Indécis sur son avenir, Michel commence des études de lettres à Paris ; mais rapidement il entre au séminaire des carmes ; il le dit lui-même : « c’est la personne du Christ qui l’attire, plus que le Dieu des philosophes »
A cette époque il nous de nombreuses amitiés parmi les étudiants de l’institut catholique ; par exemple avec Gérard Bessière, bien connu pour ses prédications et ses études sur les évangiles ; tout récemment encore Michel espérait allait lui rendre visite à Cahors.
Ordonné prêtre en 1953, il est d’abord nommé professeur au collége agricole de Pont-audemer. A la rentrée le directeur ne rejoint pas son poste, Michel le remplace au pied levé. Ce sont pour lui de belles années très actives ; à cette époque il découvre le mouvement « Vie Nouvelle » qu’il accompagnera pendant plus de 40 ans, principalement les équipes d’Evreux et de Vernon.
En 1966 il est appelé pour diriger le petit Séminaire d’Evreux ; il forme une bonne équipe avec Jean Goujet, Paul Raoul, François Autain, François Marin et Pierre Gaudin ; Puis Monseigneur Caillot, évêque-coadjuteur devient évêque de plein exercice ; Michel cumule alors les fonctions de Vicaire général et de chancelier. C’est lui qui inspire et conduit la pastorale du diocèse.
L’arrivée de Monseigneur Jean Honoré est un épisode douloureux pour Michel qui n’est pas repris dans l’équipe épiscopale ; Michel repart à base ; il retrouve Jean Goujet, Paul Raoul et Eugène Maignan à Damville et s’installe à Gouville.
Ce sont pour Michel les belles année de fondation et d’animation de l’Action catholique en milieu rural, le CMR. Michel accompagne aussi les religieuses en milieu rural dans le groupe appelé FEDEAR ; à un moment il est aumônier du CCFD, et à 80 ans il ne craint de participer à une action sur le terrain au Cambodge. Je n’oublie pas aussi qu’il dirigea la formation permanente du diocése, anima de nombreux groupes bibliques, et hors du diocèse précha des retraites spirituelles et participa à diverses sessions. Il est impossible de répertorier tous les groupes auxquels Michel a participé.
Au niveau international Michel fut assistant du responsable général des fraternités sacerdotales charles de Foucauld, à l’époque évaluée à 6,000 prêtres dans le monde ; A ce titre pendant 12 années Michel voyage en Europe, en Afrique, en Asie, aux USA et en amérique latine ; son passeport est rempli des visas de tous ces pays.
Michel fait effort pour apprendre les langues : espagnol, Portugais, Italien , Anglais et il se débrouille assez bien pour comprendre et parfois précher des retraites dans une autre langue. Il aide à la fondation d’équipes par exemple au Cameroun avec le Père Baba simon.
Il convient aussi de mentionner l’activité intellectuelle de Michel ; avec Gérard Bessière et quelques dominicains, il fonde la revue « Jésus ou Cahiers du Libre Avenir, puis la revue Jonas qui est davantage pastorale. Michel participait à la rédaction et assurait l’impression et la diffusion. Ces revues ont durées plus de 40 ans.
Pour Michel le concile Vatican II a été la grande chance pour l’Eglise du 20ème siècle. Et il était intarrisable quand il s’agissait d’espliquer le concile à divers groupes.
L’action de Michel débordait le cadre de l’Eglise ; Sa maison était un véritable lieu d’accueil et une planche de salut pour certains ; il n’a jamais fermé sa porte à quiconque, d’ailleurs il n’y avait pas de clé. Michel était un homme du Parvis, accueillant tous ceux qui n’étaient plus très à l’aise dans l’Eglise officielle ; Michel a cultivé l’amitié au plus haut point
Michel était très attaché à son village de Gouville, dont ils connaissait bien tous les habitants ; le Maire, Jacques Esprit, l’avait mis d’office, sans le consulter sur la liste des conseillers municipaux ; Michel fut élu et réalisa 5 ou 6 mandats.
Si nous sommes rassemblés ce matin, c’est bien que nous avions un lien spécial et unique avec Michel et nous voulons le remercier de tout ce qu’il nous a apporté.
Voici pour nous le temps de présenter au Seigneur cette vie si remplie et si évangélique. Et nous le faisons dans l’action de grâces.