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Mois : décembre 2015
Aux amis du diocèse 16
P. Grégoire CADOR
Tokombéré, le 22 décembre 2015
Aux amis
du diocèse de Maroua-Mokolo
et de Tokombéré
Chers amis,
La fête de Noël qui est là et la richesse de l’actualité des deux derniers mois m’invite à ne pas attendre début janvier pour vous écrire en espérant que mon courrier vous trouvera si ce n’est en bonne santé, du moins en de bonnes dispositions pour vivre ce qu’il vous est donné de vivre en ces jours bénis.
C’est encore le P. Christian qui fait la « une » aujourd’hui, mais cette fois c’est pour vous demander de penser à lui en cette fin d’année où il a dû, à nouveau, être évacué vers Paris pour se soigner et prendre un bon temps de repos. Il rejoint ceux et celles d’entre vous qui portez de gros soucis de santé actuellement et dont je sais que vous les unissez aux prières de tous à nos intentions… Que la fête de Noël soit une source de réconfort pour chacun et chacune d’entre vous.
Bien évidemment cela me renvoie aux belles rencontres que nous avons vécues à Paris mi-novembre. Bien qu’entachées par les ignobles « attentats de Paris » elles ont été l’occasion d’un échange très émouvant (pour moi en tout cas). Le témoignage des anciens qui ont passé quelques semaines ou plusieurs mois à Tokombéré et même celui d’une amie de longue date qui n’a pas encore eu la chance d’y venir, ont été l’illustration la plus probante de la nécessité et de la fécondité de la rencontre. La discussion à bâtons rompus du samedi matin a été aussi un moment très utile venant renforcer cette idée.
C’est, d’abord et avant tout, à cela que doivent travailler les associations membres d’Intertok et ceux qui les animent. Les finances sont très importantes, qu’il me soit d’ailleurs permis ici de remercier, du fond du cœur, tous ceux et celles qui nous soutiennent, certains depuis fort longtemps. Mais je dis et je répète à l’envie que le seul ciment de ce que nous voulons entreprendre de durable doit être l’Amour.
Je vous invite, si vous avez un peu de temps en cette période de fête à travailler ou à prier l’hymne à l’amour de St Paul en 1 Corinthiens 13, 1-8 (Cf. ci-dessous) Lisez le à voix haute et, à partir du verset 4, à la place du mot ‘amour’ mettez votre propre nom sans avoir peur d’aller jusqu’au verset 8… Alors vous comprendrez peut-être de quoi il s’agit quand nous parlons de vocation à l’éternité… Tout le reste n’est que paille emportée par le vent et n’a pas d’avenir !
Beaucoup parmi vous ont été touchés, voire même de près, par l’horreur et la brutalité froide qui ont endeuillé Paris et la France entière le 13 novembre dernier. Le « nous sommes ensemble », par lequel je termine habituellement mes lettres, prend tout à coup la couleur et le goût du sang… Comment ne pas évoquer au-delà de ce sang innocent versé par la méchanceté aveugle de certains, celui des enfants de Bethléem dont le cri des mères monte vers le ciel en une question hébétée et sans réponse ? C’est aussi le cri de nos communautés humaines du Nigéria, du Nord-Cameroun, du Niger et du Tchad qui, jusqu’à aujourd’hui et presque chaque jour, sont frappées par cette brutalité sans limites… (17.000 morts depuis 2009… 2.000 de plus que lors de ma conférence au Mans en mars dernier… Une moyenne de plus de 7 par jour de façon ininterrompue depuis 6 ans !).
On lit dans certains journaux que le problème est en voie d’être résolu… Quelle illusion ! Je crois qu’il n’en est rien quelle que soit la brutalité (ou, pour garder un langage plus diplomatique, la force de frappe) de la réponse apportée. On ne résoudra pas le problème de fond par la violence. Boko Haram (qui se fait désormais appeler « Etat islamique en Afrique de l’Ouest ») sort les crocs devant le déploiement de la force multinationale et l’arrivée des américains dans la région… Il est clair qu’ils veulent se faire une réputation d’invincibles dans le monde djihadiste et probablement essayer de devenir une référence incontournable dans la région… Ils sont prêts au sacrifice et ne s’arrêteront pas de sitôt.
La seule porte de sortie ou voie de salut, c’est l’exercice de la volonté libre et consentie d’aimer ses frères et de reconnaître sous ce vocable l’ensemble de l’humanité (Daech, Boko-Haram, Shebab, Seleka et autres compris…). Si, les chrétiens ne sont pas capables de donner leur vie pour cette cause je ne sais pas à quoi ils servent…
A une récente rencontre de prière pour la paix chaque vendredi, un jeune enseignant père de famille disait : « La paix de Jésus ce n’est pas l’absence de guerre, de violence, de soucis ou de tensions, mais la capacité de rester entre les mains de Dieu au cœur de toutes les situations que nous traversons.» Je trouve cela très beau et très vrai. Récemment St Paul nous disait quant à lui : « Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » Ce sont de telles affirmations qui nous nourrissent notre détermination et nous permettent de garder le cap !
Attention à l’usure du temps qui fait que certains semblent peu à peu s’installer dans cette situation comme si elle devenait quasi normale… Résistons à la « mondialisation de l’indifférence » dont nous parle François. Il est urgent de réagir, parce qu’au-delà de l’horreur des situations vécues par les populations frontalières, chez qui la peur s’est installée comme une compagne de chaque jour, nous voyons petit à petit se mettre en place tout autour le « business » de l’aide aux réfugiés… Certains profitent abondamment de la situation et se font des fortunes en gérant l’argent qui tourne autour de la misère… Cela donne la nausée !
Pour « résister », il nous faut d’abord et avant tout « consister » comme le rappelle Fabrice Hadjadj. Il nous faut, à temps et à contretemps semer « autre chose »… une autre chose enracinée dans le regard de l’Homme Nouveau… Plus que jamais retentit ici la Parole de Baba Simon : « Je voudrais que tous voient Dieu et les hommes comme Jésus les voit ».
Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de lire la bulle d’indiction du jubilé de la miséricorde intitulée « Visage de la miséricorde du Père » du Pape François. Si ce n’est pas le cas je vous invite à le faire… Il y a là-dedans une foule de pistes concrètes pour bâtir cette « autre chose » en question…
Le Pape François a su toucher et interpeller très fort notre cœur d’africains en ouvrant la porte sainte de la cathédrale de Bangui avant même celle de St Pierre ! Nous prenons cela comme un signe très fort et un appel à témoigner de la miséricorde en nous laissant aimer et en essayant d’irradier cet amour au cœur des épreuves qui sont les nôtres et que nous partageons avec de plus en plus de gens à travers le monde… En passant, nous partageons aussi leurs joies comme ce fût le cas lors de la libération du P. Mourad en Syrie et ensuite des chrétiens de sa communauté jumelée avec la paroisse de la Couture au Mans…A Tokombéré nous avons célébré une messe d’action de grâce.
Mais attention toutefois quand on parle de miséricorde. Il y a de quoi s’inquiéter devant la récupération un peu rapide que certains font de cette notion si contraignante. Il est très facile de la transformer en un genre d’airbag évitant de se confronter au réel et permettant de se haïr gentiment en se faisant des sourires ! « Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent. » Dans son discours à la Curie, il y a deux jours, le Pape François (encore lui !) rappelait au numéro 7 : « Charité et vérité. Deux vertus indissolubles de l’existence chrétienne: «Faire la vérité dans la charité et vivre la charité dans la vérité» (cf. Ep 4, 15); au point que la charité sans vérité devient idéologie d’un “bonnisme” destructeur et la vérité sans charité devient justice aveugle.» Il y a de quoi méditer et s’engager dans de vraies démarches de conversion !
De nos jours, beaucoup de choses semblent se vivre à fleur de peau, au niveau de l’émotionnel. Il est absolument nécessaire d’entrer en profondeur dans l’engagement pour ouvrir des issues (des portes !) dans un monde où la tentation de se refermer sur soi-même pend au nez de tout le monde… « Ouvrez-vous portes de justice… qu’il entre le Roi de gloire ! »
A Tokombéré nous continuons notre chemin au jour le jour en essayant de rester fidèles à nos convictions :
Ces derniers temps nous avons vécu la rentrée de la Promotion Féminine avec une belle assemblée rassemblant plus d’une centaine de femmes venues de divers secteurs de la paroisse. Catholiques, protestantes, adventistes et même un groupe de femmes musulmanes. Ces dernières ont été très touchées du discours des intervenantes qui ont insisté dans les conseils donnés sur le refus d’amalgame entre Boko-Haram et musulmans. Ce sont au total près de 300 femmes qui se rencontrent désormais deux fois par mois en moyenne dans 25 groupes disséminés sur le territoire de la paroisse.
Nous avons lancé le nouveau thème d’année dont je vous parlais la dernière fois, « vous êtes mes témoins », au cours d’une très belle assemblée paroissiale. Le P. Justin et M. Birguel du laboratoire de l’hôpital et membre de l’équipe d’Animation Pastorale ont fait remonter la réflexion vécue dans une petite centaine de groupes informels tout au long du trimestre en une très belle synthèse. Une des étapes de la réflexion consistait à évoquer les figures locales de témoins de Jésus déjà passé sur l’autre rive… Ce fut un beau florilège de gens parfois très simples dont le témoignage a marqué la vie de nos communautés… Cette relecture de la vie chrétienne locale est une expérience intéressante à faire qui permet de vérifier que la sainteté n’est pas un programme pour des gens extraordinaires mais qu’elle est à portée de tous…
La « rentrée » du catéchuménat a vu le nombre de catéchumènes de la paroisse passer de 390 à 420 et ce malgré les 80 baptêmes de l’an passé. Nous sentons aussi une plus grande attention des catéchistes à cet aspect de leur travail et un meilleur suivi de leurs groupes respectifs.
La traditionnelle fête des récoltes que nous célébrons toujours le premier dimanche de l’Avent a été l’occasion de rendre grâce à Dieu pour les fruits de la rencontre de son amour et de nos travaux. Nous avions retenu ce jour pour présenter en action de grâce, au milieu des milliers d’épis de mil, la médaille que le Pape a décernée au P. Christian (j’en ai parlée dans mon dernier courrier). Nous n’avions pas eu encore l’occasion de le faire avec l’ensemble de la paroisse. Ce fut très émouvant de pouvoir exprimer ainsi notre immense reconnaissance à Dieu et à la famille Aurenche pour le grain semé chez nous et qui, contre vents et marées, a porté tant de fruits…
Il aurait fallu prendre du temps pour parler de la belle rencontre dialogue au collège Baba Simon, des rencontres du « Secrétariat Général nouvelle formule », de la nomination du P. Justin comme nouveau responsable du comité diocésain de la liturgie, des rencontres de formation des « gardes suisses » chargés d’aider les militaires pour la sécurisation de nos célébrations, de la relance du mouvement Cop-Monde (ACE) et des activités des jeunes dans les secteurs et au Foyer central de Tokombéré, des trois mariages célébrés en cette période de Noël, de la récollection des ouvriers apostoliques de la zone Mayo-Sava si bien animée par notre nouveau vicaire général, de ma rencontre avec le Sultan de Mora pour lui apporter le message du Pape François à l’occasion des 50 ans du texte du Concile Vatican II sur le dialogue interreligieux et pour poser avec lui les bases d’une rencontre interreligieuse qui aura lieu courant janvier, de l’augmentation des effectifs dans les écoles du diocèse alors que l’Unicef vient de publier un rapport très alarmant : « Plus de 2.000 écoles ont été fermées au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger, – L’insurrection menée par le groupe islamiste Boko Haram empêche plus d’un million d’enfants d’aller à l’école » Mais je préfère m’arrêter là pour ne pas vous saturer quitte à revenir sur l’un ou l’autre de ces sujets la prochaine fois !
Des amis très chers m’ont envoyé récemment un très beau texte de Mgr Claverie sur la rencontre. Je ne résiste pas à l’envie de vous le partager. Vous le trouverez ci-dessous.
Je termine en formulant, pour vous, vos familles et ceux avec qui vous partagez la vie au quotidien, ces vœux que j’emprunte à St Bernard : « Faites ce que vous pouvez avec la grâce de Dieu et, par l’humilité, suppléez aux manques de votre charité. »
Bon Noël et Bonne année 2016
Plus que jamais… «Nous sommes ensemble» !
Grégoire
Texte de Mgr Claverie sur la visitation : (Référence inconnue)
La Visitation est un lieu important pour avoir une attitude juste vis-à-vis de l’autre, qui consiste à porter ce que l’on porte comme Marie portait son enfant donc être soi-même, se laisser habiter par son enfant par Jésus, par l’homme nouveau. Mais aussi aller vers l’autre en lui révélant par la confiance, par l’amitié ce qu’il porte de beau. Cette parole prophétique qu’Élisabeth portait, c’était Jean Baptiste. Marie porte en elle l’enfant de la promesse, Dieu est à l’œuvre en elle, l’Esprit l’habite et la pousse à la rencontre d’Élisabeth qui porte aussi un enfant promis et donné par Dieu dans sa vieillesse. Dans la salutation, ce que les femmes portent tressaille en elles. Plus tard, Jésus sera l’homme de ces rencontres où chacun révèle le meilleur de lui-même. Il n’impose pas sa vérité mais l’autre finit par découvrir qu’il répond à son attente la plus profonde. C’est ainsi que nous sommes appelés à rencontrer les autres, non-chrétiens, musulmans ou autres, d’abord en portant en nous le Christ vivant et non quelque vérité extérieure ou quelque idéologie, en allant vers l’autre avec respect car nous croyons qu’il porte aussi en lui une part de la vérité que nous cherchons. Dieu a déposé en lui des richesses qui nous manquent pour que Jésus même nous révèle la plénitude de sa richesse. En nous mettant à son service, et non en lui imposant notre présence et notre volonté – comme Marie auprès de sa parente plus âgée – en cherchant à valoriser ce qu’il porte de bon à nos yeux comme nous le demande le Concile – « promouvoir les valeurs des autres » en demeurant l’un chez l’autre assez longtemps pour que naissent la confiance et les mots pour dire ce qui nous tient le plus à cœur. Ce faisant, et dans l’humilité, nous donnons ainsi à l’autre la possibilité d’accueillir Jésus même.
1 Corinthiens 13 1-8
01 J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. 02 J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. 03 J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. 04 L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; 05 il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; 06 il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; 07 il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. 08 L’amour ne passera jamais.
(Español) Mariano PUGA, feliz Navidad
(Español) Carta de Aurelio a la Fraternidad de Italia, 21 diciembre 2015
(Español) Adventsbrief 2015, broeder verantwoordelijke
(Português) CELEBRACIÓN DE LA APERTURA DEL CENTENARIO DE CARLOS DE FOUCAULD EN APARECIDA, BRASIL
Lettre d’Advent 2015, frère responsable
Chers frères,
en Advent nous avons un espace important pour notre renouvellement personnel et communautaire des valeurs de l’Évangile que nous devons intégrer dans notre vie: attendre le Messie en préparant la maison intérieure; attendre avec les frères et les soeurs de nos communautés en préparant un endroit ouvert pour l’accueil, sans nous fermer par les peurs, les préjugés ou la sensation d’être uniques pour faire bien les choses; attendre avec joie parce que l’Enfant devient à nouveau un enfant et non adulte; attendre dans cette Année de la Miséricorde, dans cette année aussi du Centenaire de la Pâque du frère Charles, que les hommes sont miséricordieux et qu’un dommage cesse d’être fait, la mort, la souffrance, soyez par les fundamentalismes religieux ou par mépris à la vie de les autres et de ses droits. Les valeurs de la paix, du dialogue, du pardon, de la tolérance, la miséricorde, ne sont pas les plus cultivés dans notre monde. Nous tenons seulement d’eux en compte quand nous avons le danger près ou nos privilèges se découpent. Il nous donne parfois la sensation de ce que rien ne peut changer, ou que tout va à pis. Le pape François nous invite à sortir de nos pessimismes, des échecs, des méfiences… Que le Messie nous apporte cette paix, la fin de la douleur des réfugiés de guerre, la fin du trafic d’armes, d’êtres humains, de drogue et de richesses qui font les plus pauvres aux pauvres. Que le Messie de Dieu naisse chez la Marie des plus petits et humbles encore une fois, et qui se remet la joie, les Droits de l’homme, le pain et le sourire. C’est triste voir ces jours des familles qui font des photos avec des armes à la main, inclus des enfants, pour féliciter le Noël à ses amis ou des parents. Triste et pathétique, mais réel.
L’Advent est le temps propice pour mettre la journée de désert à profit pour nous permettre de porter par le Seigneur; le temps d’espérance et de renouvellement intérieur. Le désert nous met à notre place à chacun, en comprenant nos limites et misères. Le désert dans l’Advent a un goût à une attente de l’ami ou du parent dans la station du train, ou des autobus, ou dans un aéroport; voyons nous à Jesús baisser par le petit escalier, ou apparaître avec beaucoup de gens avec ses légers bagages et en levant la main pour dire « ici je suis, merci pour m’attendre, pour venir à me recueillir ». “Il n’y a pas de meilleur lieu que le désert pour écouter l’appel de Dieu à changer le monde. Le désert est le territoire de la vérité. Le lieu où on peut vivre l’essentiel. Il n’y a pas d’endroit pour le superflu. On ne peut pas vivre en accumulant des choses sans nécessité. Le luxe et l’ostentation n’est pas possible. Le décisif est de chercher le chemin atteint d’orienter la vie ». (Commentaire de J.A. PAGOLA á Lc 3,1-6) Jésus est près.
Toutes les nouvelles qui arrivent à propos du commencement du Centenaire de la rencontre définitive avec le Père du frère Charles, dans tant de parties du monde, entre les gens simples et dans les fraternités de toute la Famille de Charles de FOUCAULD, me remplissent de joie et d’espérance; tous nous sommes profondément appelés de vivre ce qui est l’Abandon; pouvoir dire avec le coeur à la main « fais de moi ce que tu veux ». Mettons-nous dehors la peur de l’inespéré. Ouvrons la porte à ce qu’il arrive. Vivre le Centenaire depuis le charisme qui nous unit comme Famille est cultiver l’amitié avec les gens, il est être avec ce qui a besoin de nous, c’est vivre selon l’Évangile. Comme nous disions dans la Lettre de Perín l’équipe internationale, c’est approfondir dans ce message de fraternité universelle de Charles de FOUCAULD, si nécessaire pour notre monde et notre Église, en évaluant ce que nous recevons des plus simples et dont ils souffrent soyez où il est.
Nous devons dire dans nos paroisses que, comme le frère Charles, les hommes de Dieu ont beaucoup de choses que nous dire, au-dessus des tristes messages, des messages superficiels ou frivoles, les appels à la sécurité personnelle ou à la consommation et ostentation . Charles de FOUCAULD commente de cette manière Mt 5,3 (“Bienheureux les pauvres d’esprit parce que c’est de ceux-ci le Royaume des Cieux”): “Attendons! Le salut est près; le ciel est près … Une seule une chose est nécessaire: être pauvre d’esprit … Un pauvre d’esprit est d’être vraiment pauvre au fond de notre âme; vraiment détaché de tout, non seulement des biens matériels, du désir des mêmes, mais s’oublier de lui même, avoir l’âme vide de tous les désirs de ce monde… Vide de tout et plaine de Dieu … Au Dieu nous aurons ces désirs pour les autres … Mais tout à Dieu: seulement Il nous remplira« .
Nous avons vécu avec préoccupation la visite du pape François à l’Afrique, comme messager de paix et de miséricorde. Nous avons partagé sa rencontre avec d’autres cultures et avec l’Islam; cet homme vaillant qui porte Jesús où il va, bien qu’il soit comme un chef d’État parfois et entouré d’une sécurité, nous donne une espérance et nous rend la joie d’être dans le travail par le Royaume comme prêtres diocésains. La miséricorde qu’il montre avec sa vie, dans les pas qu’ils font renouveler à l’Église pour ce qu’elle soit réellement l’Église de Jesús, les difficultés qu’il trouve à l’intérieur de la même Église, sans doute tout cela est une action de l’Esprit. Unissons notre prière par lui et par tout celui que nous allons recevoir de lui avec son mot et témoignage dans cette Année de la Miséricorde.
Unissons aussi notre prière pour que les conclusions du Synode de la Famille s’ouvrent à l’Église à avancer dans la lutte par la vie, la vie des personnes, celles qui se sont trompées dans ses mariages, celles qui sont regardées mal par sa condition sexuelle, les personnes qui se sentent et sont chrétiennes, mais qui ne s’adaptent pas au modèle établi. Tous nous connaissons des divorcés, séparés, des gens de foi, et que jusqu’à présent s’ont senti marginaux par l’Église. Nous pourrions penser: de combien de frères prêtres ou des amis ou des amies sommes-nous divorcés? Pourquoi parfois avons-nous comme les ennemis à qui ils partagent notre ministère? Qu’est-ce qui casse la communion ecclesielle, les idées ou les personnes qui ne nous plaisent pas qu’ils ont ces idées ou attitudes?
Dans le Synode de la Famille il a été présent et non seulement avec sa voix, mais aussi avec son vote, Hervé JANSON, le prieur général des Frères de Jesús: nous avons à remercier son témoignage de famille de Nazareth et son courage pour casser des schémas « d’une bonne conduite ».
Merci, Hervé, par la simplicité avec laquelle tu exprimais cette fraternité universelle d’être avec les plus petits, dans la fidélité au charisme de Charles de FOUCAULD et comme la personne qui vit l’Évangile dans les derniers lieux. Nazareth n’est pas seulement le référant pour nous; il est aussi le modèle de communauté domestique et paroissiale, de fraternité.
En s’éveillant à nos frères malades, en s’éveillant aux frères dans des pays dans une guerre, ou dans une situation de pauvreté extrême, en s’éveillant à tous, je vous désire depuis mon coeur un Advent de renouvellement et d’un Noël où nous permettions que Jesús devienne présent dans notre vie, dans les décisions, dans nos relations, à notre travail.
Une embrassade d’espérance, et pardon par mon Français si déficient.
Votre frère
Aurelio SANZ BAEZA, frère responsable
Perín, Carthagène, Murcie, Espagne, 8 de décembre de 2015,
solemnité de l’Inmaculée Conception de Marie et commencement de l’Année de la Miséricorde
Courrier Québec-Acadie. Édition Novembre 2015.
PDF: Édition Novembre 2015 _Courrier Québec-Acadie_ PP WEB3
SOMMAIRE
Mot de notre nouveau responsable régional
Chemin de la fraternité : Rencontre régionale 2015
- Présentation du bilan du trio (2009-2015)
- Allocution du nouveau responsable régional
- L’appartenance à la Fraternité
- La rencontre en photos
- Liste des participants/tes.
Guy Bouillé (1926-2015)
- Nécrologie
- Parcours de Guy
- Homélie de Richard Wallot
- Quelques photos
- Son testament spirituel
Quelques informations
- À votre agenda
- Calendrier des activités du 100e
- Colloque du 1er au 3 décembre 2016
Lu pour vous
- Québec, tu négliges un trésor!
«Ne point rechercher les biens temporels,
qui ne sont qu’un bagage non seulement
encombrant, mais dangereux;
mais chercher les biens spirituels.»
Nazareth, méditation